Description
x 268 mm), (369) ff. sur 372 ([pi]8 2[pi]5 a10 b8 c-e10 f8 g10 h-i8 l10 m-n8 o-r10 s6 aa-gg10 hh12 ll-mm10 oo6 (aaa)8 B-H10 I6 L12).
Manquent 3 feuillets blancs 2[pi]6, a1, aa1 (l’un des deux derniers blancs a été relié en tête).
Maroquin rouge à grain long ca 1800, dos à nerfs plats orné de filets dorés et de caissons à froid, titre doré, plats ornés d’encadrements de filets dorés, roulette et écoinçons à froid, coupes et bordures intérieures décorées, tranches dorées, étui bordé moderne. (Dos passé ; quelques petites restaurations marginales sans atteinte au texte, petites rousseurs marginales éparses.)
Première édition illustrée de la Divine Comédie, par le graveur Baccio Baldini d’après Sandro Botticelli.
C’est aussi la première édition de la Divine Comédie imprimée à Florence, ville natale de Dante, et le second livre illustré florentin. Etablie par l’humaniste Cristoforo Landino, elle comprend en édition originale son commentaire, dont le succès fut durable jusqu’au XVIIe siècle. Le commentaire de Landino et le texte de son ami Marsile Ficin, «Ad Dantem gratulatio », inséré dans le proème, contribuèrent de manière décisive à édifier le culte de Dante. Une copie du contrat original de l’édition récemment découverte par Lorenz Böninger dans les archives de Florence indique un tirage de 1125 exemplaires. Il y est précisé que l’édition devait être illustrée, mais sans plus de détails. Les espaces laissés en blanc par l’imprimeur au début de chaque chant permettent d’affirmer que le projet d’origine incluait bien de réaliser une importante série de gravures pour accompagner chacun des 100 chants des trois cantiques (Enfer, Purgatoire, Paradis). Cependant, 19 d’entre elles seulement furent réalisées. L’insertion des images dans le texte se révéla techniquement difficile, et après diverses tentatives assez infructueuses, les gravures furent tirées sur des feuilles séparées, découpées et collées dans les espaces réservés à cet effet. Seules les gravures des chants 1 et 2 furent imprimées directement sur la page. Par ailleurs, le nombre de gravures présentes varie d’un exemplaire à l’autre, certains n’en contenant même aucune. Cet exemplaire appartient à la première catégorie de la classification établie par Arthur Hind (Early Italian Engraving. A critical catalogue...) : il abrite deux gravures, celles des deux premiers chants de l’Enfer (feuillets a1 recto et b1 verso), directement imprimées dans les espaces blancs. Le contrat ne spécifiant ni le dessinateur ni le graveur, c’est vers Vasari qu’il faut se tourner pour apprendre que Sandro Botticelli fut responsable de la réalisation des dessins, à partir desquels Baccio Baldini grava ensuite les cuivres, collaboration qui est aujourd’hui admise par la plupart des érudits. Orfèvre, nielleur, graveur et dessinateur, Baldini (ca 1436-1487) était un suiveur de Maso Finiguerra et travaillait dans l’entourage de Botticelli. Avec une production d’une centaine de pièces – aucune n’est signée –, il est considéré comme le plus important graveur florentin de la première génération de ces artistes. Les 19 estampes pour la Divine Comédie -parmi les premiers exemples de gravure sur cuivre au burin en Italie - sont doute ses dernières œuvres. En effet, la production des gravures de l’édition de Landino fut interrompue en 1487, année de la mort de Baldini, mais aussi de la parution d’une nouvelle édition illustrée de la Divine Comédie, imprimée à Brescia par Bonino Bonini.
PROVENANCE
Giovanbattista di Meo del Fontana (inscription manuscrite datée Florence, 1512), « cartolaio nel gharbo » d’après l’inscription manuscrite au verso du même feuillet, i.e. papetier dans le quartier du Garbo à Florence, l’un des fournisseurs de Léonard de Vinci et de Michel-Ange ; Maestro Andrea di Domenico da San Gimignano, « priore di San Piero di Mucchio [i.e. San Gimignano] », acheté à Florence le 15 décembre 1530 audit Meo del Fontana (inscription manuscrite) ; Frederic North, 5e comte de Guilford (1766-1827) (ex-libris héraldique) ; Joost Ritman (ex-libris « Bibliotheca Philosophica Hermetica »).
RÉFÉRENCES
Goff D29; Hain *5946; Pellechet 4114 & 4114A; GW 7966; ISTC id00029000; Konrad Oberhuber, « Baccio Baldini », Early Italian Engravings from the National Gallery of Art, Washington, 1973, pp. 13-39.