Description
chiffres romains à l’encre dans les angles supérieurs).
Texte en caractères romains sur deux colonnes de 41 lignes. Papier vergé, filigrane « à la balance » [collation: 110 (table), 2-1210, 1312, 14-1810, 196, 20-2210, 23-258 (feuillet 25/8 bl.), 26-2710 (au feuillet 27/7r fin du texte de Boccace, premier colophon et début de l’index thématique au verso de ce feuillet), 28-2910, 20-3012, 2] (fin de l’index et 31/2v: textes en latin de Dominicus Silvester et de Raphaël Zovenzonius, correcteur de Vindelinus, avec le second colophon)]. Quatre initiales rehaussées à l’encre rouge. Avec de très nombreuses annotations manuscrites, à l’encre rouge ou noire, et plus de 200 dessins à l’encre brune, dans presque toutes les marges intérieures ou extérieures (certaines marges rognées à la reliure avec quelques atteintes à quelques dessins et commentaires). Reliure du XVIIIe siècle. Plein veau fauve marbré, encadrement de filets à froid sur les plats, dos à nerfs apparents soulignés d’une roulette dorée, caissons encadrés d’un double filet et ornés d’un large fleuron floral au centre entouré d’une frise de petites fleurs et de points, et de guirlandes d’angles; pièce de titre en maroquin rouge portant nom d’auteur, titre et date, marque d’appartenance (voir Provenance ci-dessous) en lettres dorées en queue de dos; tranches rouges, gardes de papier peigné.
Légères usures et frottements.
Petits trous de vers sur les tous premiers feuillets, légères brunissures marginales sur quelques feuillets. Très bel état de fraîcheur intérieur.
Dimensions : 327 x 232 mm.
♦ Exceptionnel et unique exemplaire de la première édition, imprimée à Venise, de ce grand livre de référence qui connut un précoce succès éditorial. Véritable encyclopédie sur les dieux païens, cet ouvrage de Boccace représente une somme d’érudition particulièrement appréciée par les humanistes de la Renaissance qui y trouvèrent une source d’information irremplaçable sur la mythologie antique. Boccace, qui y travailla pendant plus de vingt ans, de 1350 jusqu’à sa mort en 1375, traite en quinze livres de la généalogie des dieux antiques, établissant une anthologie des plus complètes de la mythologie grecque don’t il donne une interprétation allégorique et philosophique, en plaidant pour la valeur intrinsèque de l’invention poétique, citant abondament l’Illiade d’Homère. L’imprimeur vénitien Vindelinus de Spira, reprit l’activité de son frère, décédé en 1470, en achevant l’édition des Œuvres de Saint-Augustin et celle de plusieurs ouvrages d’auteurs latins mais aussi celle de la présente Genealogiae deorumen 1472, et du De Montibus du même Boccace l’année suivante. Il semble avoir subi une faillite en 1473 et ne reprit son activité qu’en 1476, avec notamment une édition de Dante imprimée en 1477.
ANNOTATIONS
Cet exemplaire est enrichi par de multiples commentaires en latin, la plupart à l’encre noire, plus rarement à l’encre rouge, d’une main quasiment contemporaine à l’édition d’une belle écriture cursive. Ces annotations consistent soit en quelques mots, mais souvent en plusieurs lignes. Plus de 200 dessins, figuratifs ou abstraits, et autant de fioritures soulignant les passages commentés (parenthèses ornées, mains avec index pointé, petits visages, étoiles, etc.) ornent les marges et viennent compléter les marginalia. On relève des dessins d’animaux, oiseaux, tours, visages humains, ceintures, couronnes, arcs avec flèches, etc. Certains, très élaborés, relèvent d’une veine humoristique, voir paillarde, tout à fait remarquable : ils reproduisent certains épisodes mythologiques et mettent en scène de célèbres héros de la mythologie : Apollon, Hercule, le centaure Chiron, Pasiphaé, Tantale, Cerbère, Junon et son paon, Castor et Pollux, Cassandre etc.
PROVENANCE
– 1. Annotateur anonyme.
– 2. Richard François Philippe Brunck de Freundeck (1729-1803), philologue et helléniste strasbourgeois, son nom « Brunck » poussé en queue de dos. Entre 1772 et 1776, il publie une édition de l’Anthologie grecque Analecta veterum Poetarum Graecorum) et il édite des auteurs latins et grecs. Il est élu membre associé de l’Académie royale des inscriptions et belles lettres en 1777. A la suite de la Révolution, il est contraint de vendre la majeure partie de sa bibliothèque.
RÉFÉRENCES
HC 3315 ; Pell. 2466; IGI 1796 ; BMC V 162 ; GW 4475 ; Goff B-749.