Lot n° 293

Jean-Denis LANJUINAIS (1755-1827) avocat, député du Tiers État de Rennes aux États généraux, fondateur du Club breton, conventionnel (Ille-et-Vilaine), sénateur. L.A.S., Paris 12 février 1816, à un « ancien et très honoré collègue » ; 1...

Estimation : 390/500 - AUT
Adjudication : Invendu
Description
page grand in-8, adresse biffée. Magnifique lettre sur la loi dite « d'amnistie » qui proscrit les régicides (7 janvier). Lanjuinais tente de rassurer son correspondant, mais dresse un tableau inquiétant de ces « épurations » : « Je m'empresse de vous assurer que vous n'êtes pas dans le texte, ni dans la volonté de la loi de proscription, intitulée d'amnistie ». On appelle « homicides » ceux qui ont voté la mort du roi, « les proscripteurs avoient envie de proscrire tous les votans […] si cette fureur revenoit demain, et l'emportoit, il faudroit s'y soumettre ; avez-vous jamais connu des proscriptions qui soient justes ? Les Chambres sont aussi inviolables que les rois ; il y a double prescription de dix ans et la pauvre charte et le testament qui pardonne, et la parole immuable du samedi, abrogée le mardi, suivant, par la voix dite du peuple et de Dieu. […] On veut maintenant, tout en exécutant les haines et les vengeances, ne parler que de paix et d'union ; Dieu soit loué, mais la paix et l'union n'empêchent pas les déplorables épurations, puisqu'il faut faire ce barbarisme ». Il ne peut rien faire pour empêcher ces épuurations, bien heureux déjà d'y échapper lui-même. « Mais vous, jugez de votre sort par les dispositions des députés à votre égard, ou par celle de quelque club, de quelque dénonciateur bien exclusif et bien bon. Les épurations ne se firent jamais autrement. C'est un mal sans remède, que la résignation »…
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