LES COLLECTIONS ARISTOPHIL • 51 • LITTÉRATURE • Par DROUOT ESTIMATIONS - VENDREDI 8 JUILLET 2022 à 14h00 Drouot salle 2 : Nous sommes à votre disposition pour toute demande d’envoi de scans ou de photos des lots. vous pouvez enchérir via la plateforme Drouot Live (+1,8 % HT) Avec INSCRIPTION AVANT LE VENDREDI 8 AVRIL A 12H00 ou, par téléphone ou sur ordre d’achat ferme Ou enchères téléphoniques en envoyant directement votre demande d’ordre ou votre réservation de ligne à l’étude téléphone : Tél. : +33 (0) 1 48 01 91 08 - Mail : bids@drouot.com

Vendredi 8 juillet 2022

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voltaire (1694-1778). L.S. «Voltaire» avec ajout autographe, Colmar 5 avril 1754, au R.P. de …

Estimation : 3 000 - 4 000 EUR
Adjudication : 3 900 €
Description
voltaire (1694-1778). L.S. «Voltaire» avec ajout autographe, Colmar 5 avril 1754, au R.P. de MENOU à Nancy ; la lettre est dictée à son secrétaire Alessandro COLLINI ; 2 pages in-4, adresse avec cachet de cire rouge aux armes.
Sur la publication non autorisée de ses lettres.
«Mon révérend Père, M. le Préteur de Strasbourg n'a point encore trouvé nos prétendues lettres imprimées qui sont très rares : mais Mme de POMPADOUR m'a fait savoir, qu'on les lui a données et que le Roi les a vues. Pour moi qui vis dans la plus profonde solitude, et qui ne sorts point depuis six mois, je ne puis savoir bien exactement à quel point ces lettres sont falsifiées. Je ne fais jamais de copies des miennes, et je brule toutes celles que je reçois, excepté les lettres d'affaires. Vous n'ignorez pas sans doute qu'il y a eu des copies à Nancy soit imprimées, soit manuscrites. Vous sentez, mon révérend
Père, combien cela doit être désagréable pour vous et pour moi. Cette infidélité qu'on nous a faite à tous deux, outrage la beauté de votre caractère, et la décence de vôtre état ; et me fait à moi un très-grand tort, que ma confiance en vous, et ma tendre estime ne devait pas m'attirer. Vous voïez beaucoup mieux que moi, comment vôtre sagesse et vôtre bonté peuvent réparer la trahison qu'on vous a faite. Si j'osais vous proposer mon idée, je vous prierais de m'écrire seulement un mot ostensible, par lequel vous vous plaindriez en général du tort qu'on nous a fait à tous deux, non seulement en publiant nos lettres, mais en les publiant si altérées.
Je soumets mon avis à vos lumières ; je ne prendrai aucun parti sans vos ordres, et je me confie aveuglément à la droiture de vôtre coeur, et aux sentiments dont vous avez bien voulu m'honorer»... Il ajoute de sa main la formule finale : «votre tres humble et obeissant serviteur Voltaire».
Correspondance (Pléiade), t. IV, n° 3744.
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