Lot n° 60

COCTEAU JEAN (1889-1963). MANUSCRIT autographe, Appogiatures, [1952] ; 47 pages in-fol., et 58 …

Estimation : 4 000 - 5 000 EUR
Adjudication : Invendu
Description
COCTEAU JEAN (1889-1963). MANUSCRIT autographe, Appogiatures, [1952] ; 47 pages in-fol., et 58 pages in-4 ou in-8.
Premier état du recueil Appogiatures, avec ses brouillons, le dossier des pièces écartées et quelques inédits.
C'est à la fin de juillet 1952, à Santo-Sospir, chez Francine Weisweiller, que Cocteau commença à écrire des poèmes en vers et en prose destinés à un recueil que devait publier Henri Parisot ; alors intitulé
Soucoupes volantes, il est achevé à la mi-août : «J'ai terminé la mise au point des courts poèmes en prose pour Parisot. Il y en aura vingt-six, à moins que le mécanisme continue, ce que je ne souhaite pas car, à la longue, ces exercices d'écriture, illustrés par Baudelaire et Max
Jacob, fatiguent». Une dédicace biffée en tête du manuscrit indique en effet que Cocteau se place, pour ces exercices de style, dans la lignée du lyrisme des Petits poèmes en prose et de la fantaisie du Cornet à dés. Au reçu de la dactylographie, Parisot demanda, outre des corrections, d'écarter plusieurs poèmes, ce qui incita Cocteau à en écrire une dizaine de nouveaux. Appogiatures, comprenant 51 poèmes, parut en 1953 aux Éditions du Rocher, avec un portrait de l'auteur par Modigliani en frontispice et un dessin de Hans Bellmer.
L'édition des OEuvres poétiques complètes de la Pléiade a publié une partie des poèmes écartés dans «En marge d'Appogiatures» (p. 817-831), ici indiqués [Ma].
A. Manuscrit mis au net. 47 feuillets in-fol. (270 x 350 mm) de papier à dessin épais arrachés à un bloc, écrits au recto à l'encre bleue ou au stylo bille bleu. Cette mise au net, datée en fin «15 Août 1952», présente des ratures et corrections ; elle est en partie seulement paginée (1-25).
Ce manuscrit rassemble 29 des 51 poèmes d'Appogiatures, et 15 poèmes écartés, dont 9 [Ma] et 6 inédits.
La page de titre présente le titre primitif Soucoupes volantes, biffé et remplacé par Appogiatures ; date et lieu : «Août 1952, Saint-Jean Cap-Ferrat» ; et la dédicace biffée : «à la mémoire de Charles Baudelaire et de Max Jacob qui nous apprirent ces exercices [d'écriture biffé] de style». Le manuscrit comprend les poèmes suivants (l'ordre est différent du recueil, et quelques titres ont été modifiés) :
Lettre à [l'éditeur biffé] un ami [Ma] ; Le voyageur ; Prairie de plumes ;
Son du cor ; Crime passionnel ; Seul ; La pianiste ; Le dentiste ; Au poil [titre primitif biffé : La langue française] ; Le cocher de Rome ; [Vieux Tzigane biffé] Vienne ; Tel maître tel valet ; Compte rendu sportif de poésie ; La soirée de sauvegardes ; Scène de ménage ; L'art ;
Mythologie ; Naissances [Ma] ; [Le spectacle biffé] Livre de bord ;
Fêtes galantes ; Le rire ; La mer ; [Le lièvre et la tortue biffé] Le Tableau noir ; Le village ; L'institutrice ; Le pêcheur [inédit] ; Antibes [inédit] ;
Soucoupes volantes ; Il faut bien s'amuser un peu ; Ville d'eaux ;
Une très curieuse exposition ; Le fantôme réaliste ; Vase étrusque [Ma] ; Vase avec anse [Ma] ; Ex voto [Ma] ; [Saint biffé] Bienheureux
Funeste [Ma] ; [Le rouge et le noir biffé] La chance [Ma] ; Coeur au ventre (mirliton à l'usage des casernes) [Ma, en 2 versions, une avec 4 strophes supplémentaires inédites] ; Avant-garde [Ma] ; Mine de rien ; Le juge ; Art poétique [inédit] ; Sous toute réserve [inédit ; au dos, brouillon de Ville d'eaux, ici Ville seul] ; L'accordéonaniste [inédit] ; Lettre [inédit].
B. Brouillons, poèmes ajoutés et poèmes écartés. 58 pages in-4 ou in-8, à l'encre bleue, noire, rouge et au crayon. Ce dossier comprend : * 30 poèmes publiés dans Appogiatures, la plupart en toute première version abondamment corrigée, parfois sans leur titre ; quelques-uns (ajoutés) mis au net.
* 18 poèmes recueillis dans «En marge d'Appogiatures», certains en plusieurs états : Pour l'éditeur (2) ; Coeur au ventre (3) ; Patmos (2) ;
Paysage d'aube (2) ; Progrès en marche (2).
* 11 poèmes inédits (dont 2 brouillons de poèmes figurant dans le manuscrit mis au net). Plus trois ébauches.
* Le poème autographe signé Pour Olivier [Larronde] (quatrain daté 15 août 1952), publié dans Le Passé défini (II, p. 314).
Le dossier d'Appogiatures révèle donc 13 poèmes qui semblent inédits.
Le Pêcheur (en brouillon, et au net) : «Tous les gestes du pêcheur étaient simples mais cessèrent de l'être lorsqu'on s'aperçut, non sans surprise, qu'il ne pêchait pas»...
Antibes (en brouillon, et au net) : «Picasso copia un Matisse. Matisse copia un Picasso»...
Art poétique (5 quatrains) : «Si vous voulez écrire des poèmes
Surtout ne cherchez pas le neuf
Prenez plutôt de la marmelade de pommes
Versez dessus un jaune d'oeuf»...
Sous toute réserve (5 quatrains) : «Dans les caves du Vatican
Canonise un riche conclave
Et dans le Vatican des caves
Beaux barbus pèsent l'Aga Khan»...
L'accordéonaniste (12 vers, le 1er jet figurant au bas du brouillon de Compte rendu sportif) : «Il n'y a pas d'ignominie / Plus exquise que le génie.
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