Lot n° 246

WAGNER Richard (1813 - 1883)L.A.S. «Richard Wagner», Zürich 8 février 1853, à Franz BRENDEL, rédacteur du Neue Zeitschrift für Musik à Leipzig ; 2 pages in-4, adresse ; en allemand. Réaction à des critiques sur Le Vaisseau fantôme (Der...

Estimation : 2000 - 2500
Adjudication : 7 540 €
Description
Fliegende Holländer). Après avoir lu le compte rendu du Fliegende Holländer dans le Breslauer Zeitung, Wagner s'étonne de lire, dans le Neue Zeitschrift für Musik, que cet opéra n'eut pas autant de succès que Tannhäuser, et que le troisième acte tombait, etc. Il n'attendait pas cela du journal de Brendel. Alors qu'on saluait de Breslau un opéra parfaitement réussi (qui est si diff érent de Tannhäuser ! que Brendel n'avait pas assez remarqué après la représentation ratée de Dresde - comment peut-on rapprocher deux œuvres si diff érentes ?), il faut qu'il lise cette note injurieuse et négative dans le journal de Brendel ! Il ne sait vraiment pas que penser d'une telle tactique - si c'en est une ! Il s'intéresse peu au journalisme musical, mais il s'étonne grandement d'un tel manque de tact, complètement incompréhensible, et de cette déformation de la réalité, intentionnelle et nuisible, à laquelle il ne s'attendait pas de la part de Brendel... Si cela fait partie de votre tactique de laisser vos lecteurs considérer mon travail antérieur - parce que vous ne l'avez pas assez remarqué après une performance ratée à Dresde et que vous l'avez laissé inaperçu - une fois pour toutes comme indigne de votre attention, alors je Dois-je regretter que je sois jamais devenu un motif pour votre tactique ? - Pour l'instant je suis certain que je trouverai votre note dans le Berlin et le Rhénan publiée avec grand plaisir. Comme je suis vraiment indiff érent et que je le serais au plus profond de mon âme, m'en souvenir complètement ne serait pas bon pour quelqu'un qui, en me troublant de me tourner vers son entreprise par sympathie, me ferait revenir sur n'importe quelle note de notre journalisme musical en premier lieu apporté. «[...] Während ich von Breslau erfahre, dass diese Oper gerade vollständig so reussirt hat, wie Sie zu reussiren bestimmt ist - und zwar eben als das was Sie ist - nicht als das, was der Tannhäuser (wie kann man überhaupt so blind formell verfahren, und zwei so ganz verschiedne Werke in ihrem äusserlichen Erfolge zusammen halten!) - muss ich grade in Ihrem Blatte jene schädliche und verläugnende Notiz lesen! Ich weiss wirklich gar nicht, was ich von solcher Taktik - wenn es eine ist - halten soll! Gehört es zu Ihrer Taktik, dieses frühere Werk von mir - weil es Ihnen bei einer mislungenen Auff ührung in Dresden nicht genug auffi el und Sie es unbeachtet liessen - deshalb nun auch ein für allemal als Ihrer Beachtung unwerth Ihren Lesern gelten zu lassen, so muss ich bedauern, dass ich überhaupt jemals zum Motiv Ihrer Taktik geworden bin ? [...] mein Interesse an der musikalischen Journalistik ist überhaupt nur sehr künstlicher Art, und meiner inneren Stimmung gegen Sie bin ich mir gewiss. Was mich daher jetzt bestimmte, Ihnen zu schreiben, ist vielmehr die höchste Verwunderung über eine mir ganz unbegreifl iche Taktlosigkeit - geradeweges über eine absichtliche, schädliche Entstellung von da, wo ich mir Sie allerdings nicht vermuthet hätte»... WBV (Wagner Briefverzeichnis), n° 1156.
WAGNER Richard (1813 - 1883)L.A.S. «Richard Wagner», Zürich 8 février 1853, à Franz BRENDEL, rédacteur du Neue Zeitschrift für Musik à Leipzig ; 2 pages in-4, adresse ; en allemand. Réaction à des critiques sur Le Vaisseau fantôme (Der Fliegende Holländer). Après avoir lu le compte rendu du Fliegende Holländer dans le Breslauer Zeitung, Wagner s'étonne de lire, dans le Neue Zeitschrift für Musik, que cet opéra n'eut pas autant de succès que Tannhäuser, et que le troisième acte tombait, etc. Il n'attendait pas cela du journal de Brendel. Alors qu'on saluait de Breslau un opéra parfaitement réussi (qui est si diff érent de Tannhäuser ! que Brendel n'avait pas assez remarqué après la représentation ratée de Dresde - comment peut-on rapprocher deux œuvres si diff érentes ?), il faut qu'il lise cette note injurieuse et négative dans le journal de Brendel ! Il ne sait vraiment pas que penser d'une telle tactique - si c'en est une ! Il s'intéresse peu au journalisme musical, mais il s'étonne grandement d'un tel manque de tact, complètement incompréhensible, et de cette déformation de la réalité, intentionnelle et nuisible, à laquelle il ne s'attendait pas de la part de Brendel... Si cela fait partie de votre tactique de laisser vos lecteurs considérer mon travail antérieur - parce que vous ne l'avez pas assez remarqué après une performance ratée à Dresde et que vous l'avez laissé inaperçu - une fois pour toutes comme indigne de votre attention, alors je Dois-je regretter que je sois jamais devenu un motif pour votre tactique ? - Pour l'instant je suis certain que je trouverai votre note dans le Berlin et le Rhénan publiée avec grand plaisir. Comme je suis vraiment indiff érent et que je le serais au plus profond de mon âme, m'en souvenir complètement ne serait pas bon pour quelqu'un qui, en me troublant de me tourner vers son entreprise par sympathie, me ferait revenir sur n'importe quelle note de notre journalisme musical en premier lieu apporté. «[...] Während ich von Breslau erfahre, dass diese Oper gerade vollständig so reussirt hat, wie Sie zu reussiren bestimmt ist - und zwar eben als das was Sie ist - nicht als das, was der Tannhäuser (wie kann man überhaupt so blind formell verfahren, und zwei so ganz verschiedne Werke in ihrem äusserlichen Erfolge zusammen halten!) - muss ich grade in Ihrem Blatte jene schädliche und verläugnende Notiz lesen! Ich weiss wirklich gar nicht, was ich von solcher Taktik - wenn es eine ist - halten soll! Gehört es zu Ihrer Taktik, dieses frühere Werk von mir - weil es Ihnen bei einer mislungenen Auff ührung in Dresden nicht genug auffi el und Sie es unbeachtet liessen - deshalb nun auch ein für allemal als Ihrer Beachtung unwerth Ihren Lesern gelten zu lassen, so muss ich bedauern, dass ich überhaupt jemals zum Motiv Ihrer Taktik geworden bin ? [...] mein Interesse an der musikalischen Journalistik ist überhaupt nur sehr künstlicher Art, und meiner inneren Stimmung gegen Sie bin ich mir gewiss. Was mich daher jetzt bestimmte, Ihnen zu schreiben, ist vielmehr die höchste Verwunderung über eine mir ganz unbegreifl iche Taktlosigkeit - geradeweges über eine absichtliche, schädliche Entstellung von da, wo ich mir Sie allerdings nicht vermuthet hätte»... WBV (Wagner Briefverzeichnis), n° 1156.
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