Lot n° 230

TAILLEFERRE Germaine (1892 - 1983)MANUSCRIT MUSICAL autographe signé «Germaine Tailleferre», Sous le rempart d'Athènes (1927) ; un volume in-fol. de 174 pages (plus quelques feuillets blancs), relié demi-parchemin à coins, plats de papier...

Estimation : 8000 - 10000
Adjudication : 10 400 €
Description
argent (cachets des Archives Heugel). Partition d'orchestre de cette musique de scène pour une pièce de Paul Claudel. C'est dans l'été 1927 que Germaine Tailleferre composa, pour une commande de l'État, cette musique de scène pour la pièce de Paul CLAUDEL, Sous le rempart d'Athènes, écrite pour célébrer le centenaire de Marcelin Berthelot, et représentée lors d'un gala au palais de l'Élysée, le 26 octobre 1927, dans une mise en scène de Louis Jouvet, avec un orchestre dirigé par D.E. Inghelbrecht, en présence du président Doumergue ; elle fut redonnée à la Comédie Française en 1929. Claudel avait dit à Germaine Tailleferre : «Ce sont des philosophes qui se promènent à midi sous les remparts d'Athènes. [...] Votre musique doit évoquer le temps, l'air, la beauté du site... De temps en temps, il faudra que les acteurs s'interrompent de parler pour écouter votre musique. Faites une partition qui ne s'arrête jamais, qui coure toujours, un décor sonore». Dans un texte paru dans L'Intransigeant du 26 octobre 1927, et repris comme préface lors de la publication de la pièce, Claudel revenait sur le rôle de la musique : «La musique est nécessaire au drame. Elle donne l'atmosphère, le courant permanent qui continue quand les acteurs se taisent et auquel leurs paroles ne cessent de s'accorder. Elle n'a pas pour objet de soutenir et de souligner les paroles, mais de créer derrière le drame une espèce de tapisserie sonore, dont les couleurs amusent et soulagent le spectateur et baignent de leurs refl ets agréables l'aridité d'une discussion philosophique. C'est ainsi que le bruit d'un jet d'eau ou de cages remplies d'oiseaux se mêle agréablement à la conversation. Il faut dans un drame ou dans une conversation que les acteurs ne parlent pas seulement, mais qu'ils écoutent, et qu'il y ait tout le temps autour d'eux non pas seulement quelque chose à voir, mais quelque chose à écouter. Je remercie Germaine Tailleferre qui pour cette musique a bien voulu me prêter le concours de son admirable talent». Le manuscrit est noté à l'encre noire sur papier à 28 lignes, avec le texte de la pièce écrit tout au long de la partition à l'encre rouge ; il est daté et signé en fi n : «Août-Septembre 1927». L'orchestre comprend : fl ûte, hautbois, clarinette, 2 cors, 2 trompettes, timbales, gong, célesta, harpe, violons I et II, altos, violoncelles, contrebasse.
TAILLEFERRE Germaine (1892 - 1983)MANUSCRIT MUSICAL autographe signé «Germaine Tailleferre», Sous le rempart d'Athènes (1927) ; un volume in-fol. de 174 pages (plus quelques feuillets blancs), relié demi-parchemin à coins, plats de papier argent (cachets des Archives Heugel). Partition d'orchestre de cette musique de scène pour une pièce de Paul Claudel. C'est dans l'été 1927 que Germaine Tailleferre composa, pour une commande de l'État, cette musique de scène pour la pièce de Paul CLAUDEL, Sous le rempart d'Athènes, écrite pour célébrer le centenaire de Marcelin Berthelot, et représentée lors d'un gala au palais de l'Élysée, le 26 octobre 1927, dans une mise en scène de Louis Jouvet, avec un orchestre dirigé par D.E. Inghelbrecht, en présence du président Doumergue ; elle fut redonnée à la Comédie Française en 1929. Claudel avait dit à Germaine Tailleferre : «Ce sont des philosophes qui se promènent à midi sous les remparts d'Athènes. [...] Votre musique doit évoquer le temps, l'air, la beauté du site... De temps en temps, il faudra que les acteurs s'interrompent de parler pour écouter votre musique. Faites une partition qui ne s'arrête jamais, qui coure toujours, un décor sonore». Dans un texte paru dans L'Intransigeant du 26 octobre 1927, et repris comme préface lors de la publication de la pièce, Claudel revenait sur le rôle de la musique : «La musique est nécessaire au drame. Elle donne l'atmosphère, le courant permanent qui continue quand les acteurs se taisent et auquel leurs paroles ne cessent de s'accorder. Elle n'a pas pour objet de soutenir et de souligner les paroles, mais de créer derrière le drame une espèce de tapisserie sonore, dont les couleurs amusent et soulagent le spectateur et baignent de leurs refl ets agréables l'aridité d'une discussion philosophique. C'est ainsi que le bruit d'un jet d'eau ou de cages remplies d'oiseaux se mêle agréablement à la conversation. Il faut dans un drame ou dans une conversation que les acteurs ne parlent pas seulement, mais qu'ils écoutent, et qu'il y ait tout le temps autour d'eux non pas seulement quelque chose à voir, mais quelque chose à écouter. Je remercie Germaine Tailleferre qui pour cette musique a bien voulu me prêter le concours de son admirable talent». Le manuscrit est noté à l'encre noire sur papier à 28 lignes, avec le texte de la pièce écrit tout au long de la partition à l'encre rouge ; il est daté et signé en fi n : «Août-Septembre 1927». L'orchestre comprend : fl ûte, hautbois, clarinette, 2 cors, 2 trompettes, timbales, gong, célesta, harpe, violons I et II, altos, violoncelles, contrebasse.
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