Lot n° 132

MESSIAEN Olivier (1908 - 1992)MANUSCRIT MUSICAL autographe signé «Olivier Messiaen», Sept Haïkaï, esquisses japonaises pour piano solo et petit orchestre (1963). ; un volume in-fol. de 6 feuillets, 139 pages (avec 7 pages de titre), serpentes de...

Estimation : 80000 - 100000
Adjudication : Invendu
Description
papier cristal et feuillets blancs intercalaires, le tout relié toile brune avec étiquette de titre. Très belle partition pour piano et orchestre, inspirée par le Japon. Composés en 1962 au retour d'un séjour au Japon, à l'occasion de l'exécution de la Turangalîla-Symphonie par Seiji Ozawa, les Sept Haïkaï veulent donner une forme musicale aux vives impressions ressenties par le compositeur lors de ses visites au parc de Nara, dans le parc naturel de Karuizawa, au mont Fuji, ou à l'île de Miyajima, et à la découverte de la musique japonaise (avec le gagaku) et des oiseaux japonais ; mais aussi prolonger les recherches rythmiques et chromatiques de Chronochromie. La composition de l'œuvre est très élaborée, en sept pièces courtes, comme les poèmes japonais du même nom ; elle dure 23 minutes. Créés à Paris, au théâtre de l'Odéon, par le Domaine musical sous la direction de Pierre Boulez, avec Yvonne Loriod au piano, le 30 octobre 1963, les Sept Haïkaï seront publiés aux éditions Alphonse Leduc en novembre 1966. L'œuvre sera dédiée : «à Yvonne Loriod, à Pierre Boulez, à Madame Fumi Yamaguchi, à Seiji Ozawa, à Yoritsuné Matsudaïra, à Sadao Bekku et Mitsuaki Hayama, à l'ornithologue Hoshino, aux paysages, aux musiques, et à tous les oiseaux du Japon». Le manuscrit est précédé de plusieurs pages de titre et de feuillets préliminaires. Une des pages de titre est couverte de notes pour la révision et la correction de la partition, une autre dresse la liste des sept mouvements (le sous-titre est alors rédigé ainsi : «esquisses japonaises, pour Piano solo, xylophone, marimba, et petit orchestre»). Suit la nomenclature des instruments, une analyse de chacune des pièces (que nous citerons dans le descriptif), et la «Liste des oiseaux japonais qui chantent dans cette œuvre : noms japonais, français et latins» (25 oiseaux). La Nomenclature des instruments comprend 11 Bois : 1 petite fl ûte, 1 fl ûte, 2 hautbois, 1 cor anglais, 1 petite clarinette mi bémol, 2 clarinettes si bémol, 1 clarinette basse si bémol, 2 bassons ; 2 Cuivres : 1 trompette, 1 trombone ténor ; 8 violons ; 2 claviers : 1 xylophone, 1 marimba (parties diffi ciles) ; 1 Piano solo (grand piano à queue de concert) (partie soliste) ; 4 percussions (4 exécutants) : I jeu chromatique de cencerros, II jeu chromatique de crotales (le 2e percussionniste joue aussi 1 triangle), III 18 cloches-tubes (jeu chromatique), IV 2 petites cymbales turques, 2 gongs, 1 cymbale chinoise, 2 tam-tams... Le manuscrit est très soigneusement noté au crayon noir sur du papier Durand à 26, 28, 30 ou 32 lignes ; chaque partie est précédée d'une page de titre. Il comporte sept mouvements ; nous citons l'analyse donnée par Messiaen dans les feuillets préliminaires. I. Introduction (12 p.). «Par les cencerros, cloches, trompette, trombone, et percussions métalliques : rythmes de l'Inde dédiés aux trois Shakti. Le piano et les bois font un canon rythmique rétrograde. Xylophone et marimba font une métabole, du tâla simhavikrama (force du lion) au tâla miçra-varna (mélange des couleurs). Aux violons : une phrase mélodique, dont on entend seulement la 1re strophe (la 2e strophe étant réservée pour la 7e pièce)». II. Le parc de Nara et les lanternes de pierre (14 p.). «Le Japon. Région de Nara. Quatre temples bouddhiques. Un parc. Des cerfs et des biches s'y promènent librement. Le soleil se joue entre les cryptomérias qui bordent l'allée principale. 3.000 lanternes de pierre se serrent à perte de vue». III. Yamanaka, cadenza (19 p.). «Les oiseaux qui chantent dans cette pièce ont été entendus en forêt, près du lac Yamanaka, au pied du mont Fuji. Ce sont à peu près les mêmes oiseaux que dans la 6e pièce. Il faut y ajouter : Misosozai (Midzodzotzaye) : Troglodyte japonais, confi é au xylophone - et Aka hara : Grive à fl ancs roux, confi ée au cor anglais. Aoji (Aôdji) : Bruant masqué du Japon - et Ôruri (Ô-louli) : Gobe-mouches bleu du Japon - ont été notés à Subashiri. Les trois “cadenza” du piano utilisent successivement : a) 1re cadenza : Kibitaki : Gobe-mouches Narcisse. b) 2e cadenza : Hôaka : Bruant à tête grise - et Hibari : Alouette des champs japonaise. c) 3e cadenza : Kuro tsugumi (Kouleu-tsougoumi) : Merle japonais». IV. Gagaku (12 p.). «Le Gagaku (Gagakou) est la musique noble du 7e siècle, au Japon. Elle se pratique encore à la cour impériale. Ne fi gurent ici que les deux timbres principaux de cette musique : le Shô (orgue à bouche), remplacé par un ensemble de 8 violons - le Hichiriki (hautbois primitif), remplacé par la trompette». V. Miyajima et le torii dans la mer (13 p.). «Peut-être le plus beau paysage du Japon. Une île, une montagne couverte de pins japonais vert foncé et d'érables (
MESSIAEN Olivier (1908 - 1992)MANUSCRIT MUSICAL autographe signé «Olivier Messiaen», Sept Haïkaï, esquisses japonaises pour piano solo et petit orchestre (1963). ; un volume in-fol. de 6 feuillets, 139 pages (avec 7 pages de titre), serpentes de papier cristal et feuillets blancs intercalaires, le tout relié toile brune avec étiquette de titre. Très belle partition pour piano et orchestre, inspirée par le Japon. Composés en 1962 au retour d'un séjour au Japon, à l'occasion de l'exécution de la Turangalîla-Symphonie par Seiji Ozawa, les Sept Haïkaï veulent donner une forme musicale aux vives impressions ressenties par le compositeur lors de ses visites au parc de Nara, dans le parc naturel de Karuizawa, au mont Fuji, ou à l'île de Miyajima, et à la découverte de la musique japonaise (avec le gagaku) et des oiseaux japonais ; mais aussi prolonger les recherches rythmiques et chromatiques de Chronochromie. La composition de l'œuvre est très élaborée, en sept pièces courtes, comme les poèmes japonais du même nom ; elle dure 23 minutes. Créés à Paris, au théâtre de l'Odéon, par le Domaine musical sous la direction de Pierre Boulez, avec Yvonne Loriod au piano, le 30 octobre 1963, les Sept Haïkaï seront publiés aux éditions Alphonse Leduc en novembre 1966. L'œuvre sera dédiée : «à Yvonne Loriod, à Pierre Boulez, à Madame Fumi Yamaguchi, à Seiji Ozawa, à Yoritsuné Matsudaïra, à Sadao Bekku et Mitsuaki Hayama, à l'ornithologue Hoshino, aux paysages, aux musiques, et à tous les oiseaux du Japon». Le manuscrit est précédé de plusieurs pages de titre et de feuillets préliminaires. Une des pages de titre est couverte de notes pour la révision et la correction de la partition, une autre dresse la liste des sept mouvements (le sous-titre est alors rédigé ainsi : «esquisses japonaises, pour Piano solo, xylophone, marimba, et petit orchestre»). Suit la nomenclature des instruments, une analyse de chacune des pièces (que nous citerons dans le descriptif), et la «Liste des oiseaux japonais qui chantent dans cette œuvre : noms japonais, français et latins» (25 oiseaux). La Nomenclature des instruments comprend 11 Bois : 1 petite fl ûte, 1 fl ûte, 2 hautbois, 1 cor anglais, 1 petite clarinette mi bémol, 2 clarinettes si bémol, 1 clarinette basse si bémol, 2 bassons ; 2 Cuivres : 1 trompette, 1 trombone ténor ; 8 violons ; 2 claviers : 1 xylophone, 1 marimba (parties diffi ciles) ; 1 Piano solo (grand piano à queue de concert) (partie soliste) ; 4 percussions (4 exécutants) : I jeu chromatique de cencerros, II jeu chromatique de crotales (le 2e percussionniste joue aussi 1 triangle), III 18 cloches-tubes (jeu chromatique), IV 2 petites cymbales turques, 2 gongs, 1 cymbale chinoise, 2 tam-tams... Le manuscrit est très soigneusement noté au crayon noir sur du papier Durand à 26, 28, 30 ou 32 lignes ; chaque partie est précédée d'une page de titre. Il comporte sept mouvements ; nous citons l'analyse donnée par Messiaen dans les feuillets préliminaires. I. Introduction (12 p.). «Par les cencerros, cloches, trompette, trombone, et percussions métalliques : rythmes de l'Inde dédiés aux trois Shakti. Le piano et les bois font un canon rythmique rétrograde. Xylophone et marimba font une métabole, du tâla simhavikrama (force du lion) au tâla miçra-varna (mélange des couleurs). Aux violons : une phrase mélodique, dont on entend seulement la 1re strophe (la 2e strophe étant réservée pour la 7e pièce)». II. Le parc de Nara et les lanternes de pierre (14 p.). «Le Japon. Région de Nara. Quatre temples bouddhiques. Un parc. Des cerfs et des biches s'y promènent librement. Le soleil se joue entre les cryptomérias qui bordent l'allée principale. 3.000 lanternes de pierre se serrent à perte de vue». III. Yamanaka, cadenza (19 p.). «Les oiseaux qui chantent dans cette pièce ont été entendus en forêt, près du lac Yamanaka, au pied du mont Fuji. Ce sont à peu près les mêmes oiseaux que dans la 6e pièce. Il faut y ajouter : Misosozai (Midzodzotzaye) : Troglodyte japonais, confi é au xylophone - et Aka hara : Grive à fl ancs roux, confi ée au cor anglais. Aoji (Aôdji) : Bruant masqué du Japon - et Ôruri (Ô-louli) : Gobe-mouches bleu du Japon - ont été notés à Subashiri. Les trois “cadenza” du piano utilisent successivement : a) 1re cadenza : Kibitaki : Gobe-mouches Narcisse. b) 2e cadenza : Hôaka : Bruant à tête grise - et Hibari : Alouette des champs japonaise. c) 3e cadenza : Kuro tsugumi (Kouleu-tsougoumi) : Merle japonais». IV. Gagaku (12 p.). «Le Gagaku (Gagakou) est la musique noble du 7e siècle, au Japon. Elle se pratique encore à la cour impériale. Ne fi gurent ici que les deux timbres principaux de cette musique : le Shô (orgue à bouche), remplacé par un ensemble de 8 violons - le Hichiriki (hautbois primitif), remplacé par la trompette». V. Miyajima et le torii dans la mer (13 p.). «Peut-être le plus beau paysage du Japon. Une île, une montagne couverte de pins japonais vert foncé et d'érables (
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