Lot n° 58

FAURÉ Gabriel (1845 - 1924)L.A.S., Lundi 6 juillet [1891, à Winnaretta Singer, princesse de SCEY-MONTBÉLIARD, future princesse de POLIGNAC] ; 8 pages in-8 (en-tête de la lettre, le mot «Madame» a été ajouté d'une autre main sur le mot...

Estimation : 800 - 1000
Adjudication : 780 €
Description
«Princesse» eff acé). Belle et longue lettre sur un projet de comédie musicale avec Verlaine, L'Hôpital Watteau, fi nancé par la Princesse. Il évoque la Princesse dans Venise en fête... Il a beaucoup parlé d'elle avec Mme GREFFULHE, mais est resté discret devant sa curiosité : «quelle précieuse chose que la discrétion ! Être discret ! silencieux ! inspirer le délicieux abandon de la confi ance ! n'est-ce donc pas charmant ?»... Puis il raconte une visite de VERLAINE à la Madeleine, dont il était sans nouvelles : «il m'attendait et c'était pour me prier de lui prêter 2 francs pour déjeuner ! [...] L'hopital Wateau n'est, hélas, qu'un leurre !» La lettre du 2 juin n'était qu'un «simple appel de fonds basé sur un semblant de projet. Semblant de projet n'est même pas exact : il n'y a pas de projet du tout : il y a un titre. Voici, m'a-t-il dit : nous aurions Pierrot tordu de rhumatismes et de goutte, Arlequin ataxique, Cassandre dément à force de vieillesse, Colombine pourrie de ... (Impossible à ma plume d'écrire le mot, autant qu'il vous serait impossible de le lire). Mais que feront de leurs maux tous ces personnages ? Je ne le sais pas encore, a-t-il ajouté, mais le point de départ n'est-il pas cruellement comique ?» Fauré lui a demandé d'élaborer dans un bref délai un plan qu'il soumettra à la Princesse ; mais il pressentait depuis longtemps que Verlaine «n'est plus capable de rien faire avec suite, qu'appliquer son esprit à quoi que ce soit est au dessus du peu de ressort qui lui reste, hélas !»...
FAURÉ Gabriel (1845 - 1924)L.A.S., Lundi 6 juillet [1891, à Winnaretta Singer, princesse de SCEY-MONTBÉLIARD, future princesse de POLIGNAC] ; 8 pages in-8 (en-tête de la lettre, le mot «Madame» a été ajouté d'une autre main sur le mot «Princesse» eff acé). Belle et longue lettre sur un projet de comédie musicale avec Verlaine, L'Hôpital Watteau, fi nancé par la Princesse. Il évoque la Princesse dans Venise en fête... Il a beaucoup parlé d'elle avec Mme GREFFULHE, mais est resté discret devant sa curiosité : «quelle précieuse chose que la discrétion ! Être discret ! silencieux ! inspirer le délicieux abandon de la confi ance ! n'est-ce donc pas charmant ?»... Puis il raconte une visite de VERLAINE à la Madeleine, dont il était sans nouvelles : «il m'attendait et c'était pour me prier de lui prêter 2 francs pour déjeuner ! [...] L'hopital Wateau n'est, hélas, qu'un leurre !» La lettre du 2 juin n'était qu'un «simple appel de fonds basé sur un semblant de projet. Semblant de projet n'est même pas exact : il n'y a pas de projet du tout : il y a un titre. Voici, m'a-t-il dit : nous aurions Pierrot tordu de rhumatismes et de goutte, Arlequin ataxique, Cassandre dément à force de vieillesse, Colombine pourrie de ... (Impossible à ma plume d'écrire le mot, autant qu'il vous serait impossible de le lire). Mais que feront de leurs maux tous ces personnages ? Je ne le sais pas encore, a-t-il ajouté, mais le point de départ n'est-il pas cruellement comique ?» Fauré lui a demandé d'élaborer dans un bref délai un plan qu'il soumettra à la Princesse ; mais il pressentait depuis longtemps que Verlaine «n'est plus capable de rien faire avec suite, qu'appliquer son esprit à quoi que ce soit est au dessus du peu de ressort qui lui reste, hélas !»...
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