Lot n° 57

FAURÉ Gabriel (1845 - 1924)L.A.S., Paris 18 octobre [1890, à Winnaretta Singer, princesse de SCEY-MONTBÉLIARD, future princesse de POLIGNAC] ; 6 pages et demie in-8 (trous de classeur). Belle lettre de reconnaissance à la mécène. [La princesse...

Estimation : 800 - 1000
Adjudication : 780 €
Description
a proposé à Fauré une somme de 25.000 francs pour composer une œuvre musicale sur un texte poétique.] Il lui dit «quelle émotion et quel bonheur vous avez fait naître dans ma maison et comment nous marchons extasiés à travers cette mille et deuxième nuit !» Il reste «confondu devant un pareil témoignage de votre royale sympathie [...] J'en ai eu une petite larme qui deviendra quelque jour un mi bémol ou un fa dièze, mais qui deviendra à coup sûr quelque chose qui vous appartiendra bien complètement !» Il voudrait pouvoir aller la rejoindre à Paignton, mais est retenu par son service à la Madeleine. Il s'arrangera cependant pour aller la retrouver à Florence. Il est depuis quelque jours en possession «du premier acte d'un drame lyrique, le premier qui m'ait vraiment tenté et entraîné [...] d'un jeune poète [Émile Moreau] dont on va représenter prochainement une Cléopâtre en collaboration avec Sardou. Il a du talent et il travaille dans le neuf ! J'étais donc ravi d'avoir enfi n un beau poëme» ; mais avec sa médiocre santé et ses soucis matériels, il lui aurait fallu des années «avant d'achever une œuvre aussi considérable». Et voici que la Princesse vient «tout arranger d'un mot et me donner des loisirs que je n'aurais jamais osé entrevoir, même en rêve !» Il est heureux et «fi er d'être le musicien choisi pour inaugurer votre atelier !»...
FAURÉ Gabriel (1845 - 1924)L.A.S., Paris 18 octobre [1890, à Winnaretta Singer, princesse de SCEY-MONTBÉLIARD, future princesse de POLIGNAC] ; 6 pages et demie in-8 (trous de classeur). Belle lettre de reconnaissance à la mécène. [La princesse a proposé à Fauré une somme de 25.000 francs pour composer une œuvre musicale sur un texte poétique.] Il lui dit «quelle émotion et quel bonheur vous avez fait naître dans ma maison et comment nous marchons extasiés à travers cette mille et deuxième nuit !» Il reste «confondu devant un pareil témoignage de votre royale sympathie [...] J'en ai eu une petite larme qui deviendra quelque jour un mi bémol ou un fa dièze, mais qui deviendra à coup sûr quelque chose qui vous appartiendra bien complètement !» Il voudrait pouvoir aller la rejoindre à Paignton, mais est retenu par son service à la Madeleine. Il s'arrangera cependant pour aller la retrouver à Florence. Il est depuis quelque jours en possession «du premier acte d'un drame lyrique, le premier qui m'ait vraiment tenté et entraîné [...] d'un jeune poète [Émile Moreau] dont on va représenter prochainement une Cléopâtre en collaboration avec Sardou. Il a du talent et il travaille dans le neuf ! J'étais donc ravi d'avoir enfi n un beau poëme» ; mais avec sa médiocre santé et ses soucis matériels, il lui aurait fallu des années «avant d'achever une œuvre aussi considérable». Et voici que la Princesse vient «tout arranger d'un mot et me donner des loisirs que je n'aurais jamais osé entrevoir, même en rêve !» Il est heureux et «fi er d'être le musicien choisi pour inaugurer votre atelier !»...
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