Lot n° 22

BIZET Georges (1838 - 1875)L.A.S. «Georges Bizet», [Paris début octobre 1872], à Charles GOUNOD ; 9 pages petit in-8. Extraordinaire et longue lettre musicale de Bizet à son maître Gounod, notamment sur Roméo et Juliette dont Bizet surveillait...

Estimation : 1800 - 2000
Adjudication : 3 900 €
Description
les répétitions à l'Opéra-Comique, pendant l'exil de Gounod en Angleterre. «Les liens qui nous unissent sont de ceux que ni l'absence ni le silence ne peuvent relâcher. Vous avez été le commencement de ma vie d'artiste. Je résulte de vous. Vous êtes la cause, et je suis la conséquence. J'ai craint d'être absorbé, je puis vous l'avouer maintenant et vous avez pu remarquer les eff ets de cette inquiétude. Je crois être aujourd'hui plus maître de ma main, et je ne sens plus que les bienfaits de votre salutaire et décisive infl uence. [...] Je ne sais, mon cher Gounod, quelles sont les causes qui vous ont éloigné de nous !... Nous pensons souvent à vous... Nous vous regrettons et nous vous aimons toujours. - Nous avions bien besoin de vous ici [...] Le moment est venu d'organiser à Paris de grandes masses chorales. Vous seul aviez l'autorité nécessaire pour mener cette œuvre à bonne fi n... que d'années encore pour que l'un de nous se sente assez robuste pour initier nos Parisiens aux écrasantes beautés de Bach et de Haendel. Vous nous manquez... et nous ne nous consolons de votre absence qu'en espérant votre retour lorsque l'heure de Polyeucte sera venue». Quant à Roméo et Juliette, il a bien des choses à demander à Gounod, principalement sur la question des coupures à faire, dont il dresse la liste, acte par acte. Pour le fi nal, il compte suivre «la version du Théâtre Lyrique». Il s'interroge pour l'Épithalame : «Est-il vrai que vous consentiez à la suppression de cet excellent morceau ?»... Etc. Enfi n, il presse Gounod de soutenir REYER plutôt que François Bazin, pour succéder à Carafa à l'Institut : «un poëte ferait mieux l'aff aire qu'un rhêteur sans style, sans érudition, sans conviction, sans idée, sans quoi que ce soit qui ressemble de près ou de loin à une qualité artistique»...
BIZET Georges (1838 - 1875)L.A.S. «Georges Bizet», [Paris début octobre 1872], à Charles GOUNOD ; 9 pages petit in-8. Extraordinaire et longue lettre musicale de Bizet à son maître Gounod, notamment sur Roméo et Juliette dont Bizet surveillait les répétitions à l'Opéra-Comique, pendant l'exil de Gounod en Angleterre. «Les liens qui nous unissent sont de ceux que ni l'absence ni le silence ne peuvent relâcher. Vous avez été le commencement de ma vie d'artiste. Je résulte de vous. Vous êtes la cause, et je suis la conséquence. J'ai craint d'être absorbé, je puis vous l'avouer maintenant et vous avez pu remarquer les eff ets de cette inquiétude. Je crois être aujourd'hui plus maître de ma main, et je ne sens plus que les bienfaits de votre salutaire et décisive infl uence. [...] Je ne sais, mon cher Gounod, quelles sont les causes qui vous ont éloigné de nous !... Nous pensons souvent à vous... Nous vous regrettons et nous vous aimons toujours. - Nous avions bien besoin de vous ici [...] Le moment est venu d'organiser à Paris de grandes masses chorales. Vous seul aviez l'autorité nécessaire pour mener cette œuvre à bonne fi n... que d'années encore pour que l'un de nous se sente assez robuste pour initier nos Parisiens aux écrasantes beautés de Bach et de Haendel. Vous nous manquez... et nous ne nous consolons de votre absence qu'en espérant votre retour lorsque l'heure de Polyeucte sera venue». Quant à Roméo et Juliette, il a bien des choses à demander à Gounod, principalement sur la question des coupures à faire, dont il dresse la liste, acte par acte. Pour le fi nal, il compte suivre «la version du Théâtre Lyrique». Il s'interroge pour l'Épithalame : «Est-il vrai que vous consentiez à la suppression de cet excellent morceau ?»... Etc. Enfi n, il presse Gounod de soutenir REYER plutôt que François Bazin, pour succéder à Carafa à l'Institut : «un poëte ferait mieux l'aff aire qu'un rhêteur sans style, sans érudition, sans conviction, sans idée, sans quoi que ce soit qui ressemble de près ou de loin à une qualité artistique»...
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