Description
iusques au regne de sa Majesté à present regnante Louis XIII. — Paris : Claude Collet, 1632. — 5 parties en un volume in-4, 224 x 167 : 16, 308, 310 pp., (1 f. blanc), 20, 54, 8 pp.
Parchemin rigide, dos lisse (reliure du temps).
Première édition collective, en partie originale, la dernière publiée du vivant de l’auteur, dédiée au cardinal de Richelieu. Elle fut partagée entre Claude Collet, Louis Sevestre et Pierre Le Mur.
Samuel de Champlain (1567?-1635) est l’un des plus célèbres cartographes et géographes français ; fondateur de la ville de Québec en 1608 il est surnommé « Le père de la Nouvelle France ». Il traversa l’Atlantique à plus de 20 reprises, ce qui lui permit de publier des relations d’un grand intérêt.
Dans cette édition, il propose une rétrospective historique des voyages en Amérique depuis 1504, relate ses propres voyages de 1603 à 1629 et donne la relation de ce qui s’est passé en 1631. Selon Mathieu D’Avignon : « Ses écrits ne sont pas que de simples récits de voyages : ils ont une portée historique, ils servent les intérêts de la Couronne française, de ses supérieurs immédiats, parfois même des compagnies titulaires du monopole de la traite du Canada qui se succèdent à son époque et avec lesquelles il doit collaborer. Ils contiennent des retranscriptions de documents officiels : correspondances, lettres patentes, commissions, inventaires. Il s’agit d’écrits officiels qui constituent véritablement des “récits fondateurs” » (Mathieu D’Avignon, in : Champlain. Récits de voyages en Nouvelle-France, 1603-1632, 2018, p. 7).
Les relations occupent dans la présente édition deux grandes parties, la première étant précédée de l’épître à Richelieu et d’un poème Sur le livre des voyages de Champlain Capitaine pour le Roy en la Marine de l’avocat et bibliophile bordelais Pierre Trichet Du Fresne (1586?-1644). On y trouve 6 gravures en taille-douce dont 4 dans le texte et 2 à pleine page, montrant notamment l’attaque d’un village iroquois, une chasse de cerfs, un rituel, etc.
À la suite figurent 3 autres textes, à savoir :
– Doctrine chrestienne, du R. P. Ledesme de la compagnie de Jésus. Traduicte en Langage Canadois, autre que celuy des Montagnars, pour la Conversation des habitans dudit pays (10 pp.) par le missionnaire jésuite Saint Jean de Brébeuf (1593-1649).
Comprend dans une seconde partie L’Oraison dominicale, traduite en langage des Montagnars de Canade par le missionnaire jésuite Ennemond Massé (1574-1646).
– Traitté de la marine et du devoir d’un bon marinier (54 pp.) par Samuel Champlain. Édition originale de cet intéressant traité riche de l’expérience du géographe.
Il comprend deux gravures sur bois dans le texte dont l’une représente l’exemple d’une carte de navigation.
– Table pour cognoistre les lieux remarquables en ceste carte (8 pp.).
Bel exemplaire en reliure ancienne, légèrement postérieure, malheureusement incomplet de la carte dépliante, très convoitée et qui manque souvent, remplacée ici par un feuillet blanc. Il comporte les feuillets D2 et D3 cartonnés, c’est-à-dire sans le passage contre Richelieu qui se trouve dans les exemplaires non cartonnés à la fin du premier paragraphe de la page 27 après « l’expérience de telles descouvertes ».
Le passage censuré est celui-ci : « …de telles descouvertes ; ce que n’ont pas les grands hommes d’estat qui sçavent mieux manier & conduire le gouvernement & l’administration d’un Royaume, que celle de la navigation, des expéditions d’outre-mer, & des pays loingtains, pour ne l’avoir jamais practiqué ».
Le titre porte un ex-libris manuscrit en latin : « pecquet , assegon doct. Med. Monsp. [Montispessulani] ». Cette mention pourrait désigner le médecin et anatomiste Jean Pecquet (1622-1674), un des pionniers de la physiologie. Il acheva ses études de médecine à Montpellier, grâce au financement et à la protection de Nicolas Foucquet. Colbert le désigna comme membre de l’académie des sciences en 1666. Le lien avec la famille Assengon apparaît avec sa nièce Hélène Brocard, sa seule héritière, qui épousa Charles Assegon, médecin de la Duchesse de Montpensier.
Quelques trous de vers sur les plats et galeries de vers dans les marges de plusieurs feuillets, avec légères atteintes au texte. Manque sur un bord du premier plat. Ex-libris arraché sur le premier contreplat. Rousseurs et quelques petites mouillures.
— Provenance :
– Jean Pecquet puis Hélène Assegon ?, avec ex-libris manuscrit sur le titre.