Description
suivis de plusieurs ff. blancs, écritures cursives, on distingue deux mains, l’une copie le corps du texte, l’autre commente et annote dans les marges.
Reliure de plein veau brun, dos à 6 nerfs cloisonné et fleuronné, étiquette avec cote ancienne en queue de dos :
« IX. E. a. 1 », armoiries au centre des plats (Habert de Montmor : D’azur, au chevron d’or, accompagné de 3 anilles ou fers de moulin d’argent, 2 en chef, 1 en pointe), roulette dorée sur les coupes, tranches mouchetées (manques de cuir, quelques épidermures, dos frotté, armoiries du plat inférieur frottées ; restauration au dernier feuillet écrit (p. 225)).
Dimensions : 340 x 225 mm
Manuscrit ayant appartenu à un membre de la famille Habert de Montmort, très certainement Henri-Louis Habert de Montmort, homme de lettres et de sciences, académicien de la première heure, élu en 1634 et contemporain de Du Cange. L’œuvre historique de Du Cange est pour partie encore inédite ou du moins éditée seulement par bribes (voir certaines « Dissertations » publiées (par Petitot (1819)). Ce texte relève de la série de « Dissertations sur les parties principales de l’Histoire de France ». Le sommaire de ces travaux, restés manuscrits, est paru dans le Journal des savants (1752).
Charles du Fresne du Cange (1610-1688) fut un savant, lexicographe et historien, originaire de Picardie. Il se consacra à l’étude de l’origine des langues et des institutions du Moyen Age, célèbre aussi pour son Glossarium ad scriptores mediae et infimae latinitatis, dictionnaire paru en 1678, témoignant de l’évolution du latin médiéval en Europe.
Dans son ouvrage Du Cange divise l’Histoire de France en sept époques qui peuvent se réduire à 5 car la 6e et 7e ne sont que des annexes de la 5e. Seule la quatrième époque concerne le présent manuscrit avec l’État de la France sous la seconde race. Elle se compose de 37 dissertations sur les nobles, les chevaliers, les serfs, les fiefs, les investitures et l’organisation féodale. Du Cange mena plusieurs recherches sur l’histoire de France et celle de la Picardie. Les papiers de Du Cange furent aliénés à la mort de son fils aîné, certains furent vendus au libraire Mariette, mais l’arrière-neveu de Du Cange, Charles Du Fresne d’Aubigny, s’attacha à les rassembler et les déposa à la Bibliothèque du roi, à la Bibliothèque de l’Arsenal ou encore celle d’Amiens entre 1735 et 1756. En 1752 parait dans le Journal des Savants le Mémoire sur les Manuscrits de M. du Cange qui fournit la liste des ouvrages manuscrits sur l’Histoire de France et l’Histoire de la Province de Picardie.
— Provenance :
Reliure aux armes de la famille Habert de Montmort. Il peut s’agir de Henri-Louis Habert de Montmort (ou de Montmor) (1600-1679), homme de lettres et académicien élu en 1634. Grand ami de Mersenne et de Gassendi, Habert de Montmor fut le fondateur de « l’Académie Montmor », société savante réunissant dans son hôtel particulier de la rue du Temple à Paris (Hôtel de Montmort) des savants, philosophes et scientifiques, ancêtre de l’Académie des sciences fondée en 1666. C’est à l’hôtel de Montmort que Molière lut en 1664 son Tartuffe alors interdit et que Jean-Baptiste Denis (1635-1704), médecin de la Faculté de médecine de Reims, réalisa les premières expériences de transfusion sanguine d’un animal vers l’homme en 1667. Cartésien fidèle, Montmort sera de ceux qui, le 25 juin 1667, menèrent le corps de Descartes, de retour de Suède, à l’église Sainte-Geneviève. Montmort possédait un cabinet de curiosités et une bibliothèque importante.
Voir :
« Notice sur la vie et les ouvrages de Charles Dufresne Du Cange » in Glossaire françois, faisant suite au Glossarium mediae et infimae latinitatis, avec additions de mots anciens extraits des glossaires de La Curne de Sainte-Palaye. Roquefort, Raynouard, Burguy, Diez, etc., et une notice sur Du Cange. Niort, L. Favre 1879.