Lot n° 191

PROUST Marcel (1871-1922). DESSIN original avec légendes autographes et dédicace autographe …

Estimation : 5 000 - 7 000 EUR
Adjudication : 13 180 €
Description
PROUST Marcel (1871-1922). DESSIN original avec légendes autographes et dédicace autographe signée « Bucht » à Reynaldo HAHN, [vers 1904-1905 ?] ; un feuillet recto- verso (17,5 x 22,8 cm), à l'encre noire, déchirure à un angle avec manque d'un quart de page, le dessin suivant volontairement la courbe de cette déchirure.
Amusante lettre illustrée d'un dessin, inédite, pour son ami le musicien Reynaldo Hahn.
Proust a représenté sur la première page de cette lettre « André Mayrargues conduisant un chœur de son ami Fd Halphen ». Mayrargues, visiblement ravi, dirige, baguette levée, un groupe de quatre musiciens (violoncelle, flûte, tambour et violon) et trois chanteurs, « bouche très ouverte parce que chant », tous juchés sur une estrade en surplomb sur la déchirure, au bord de laquelle s'accroche un neuvième petit personnage et où vole un oiseau.
Au-dessus de la silhouette de Mayrargues, Proust a noté : « À remarquer aussi combien chez les tambours la difficulté d'assujettir l'instrument est destructif d'une trop grande exaltation esthétique réservée dès lors au violon. Le tambour ici présenté, celle des fesses ». Et en bas de la page : « Vérité de la manière de tenir le bâton (de Mayrargues)/Béauté de l'œil (de Mayrargues) /Bérité du bout du nez (de Mayrargues) /Mérité de tout mérité de Bouncht ».
Au verso, la dédicace est enrichie de deux vers : « “Londres et ses merveilles/Ne t'offriront rien de pareil” (vers assonancés)./Au Maître Reynaldo Hahn /Son vieux copain d'art/Bucht ». Suit un nouveau commentaire : « La vérité lunaire du geste d'André Mayrargues est qu'en conduisant ce chœur si pathétique il a l'air de chercher q.q. chose dans un lustre en lui disant à fin fin et demi.
À remarquer également l'expression d'optimisme d'art du 1er chanteur (en commençant à gauche, en face du spectateur tout de suite après la flûte) ».
[André MAYRARGUES, poète et musicien, avait été le compagnon de Proust pendant son service militaire au 76e régiment d'infanterie à Orléans en 1889-1890. Plusieurs de ses poèmes ont été mis en musique par Fernand HALPHEN (1872-1917), qui avait remporté en 1895 le deuxième second Grand Prix de Rome et avait été le condisciple de Reynaldo Hahn dans la classe de Massenet au Conservatoire.]
Provenance : collection Christian BERNADAC (9 juin 2004, n° 204).
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