Lot n° 158

LAWRENCE Thomas Edward (1888-1935). L.A.S. de son pseudonyme « TE Shaw », Karachi (Inde) 5 …

Estimation : 3 000 - 4 000 EUR
Adjudication : 7 644 €
Description
LAWRENCE Thomas Edward (1888-1935). L.A.S. de son pseudonyme « TE Shaw », Karachi (Inde) 5 janvier 1927 ; 1 page in-fol. remplie d'une petite écriture (réparation au scotch au bord inférieur ) ; en anglais.
Longue lettre refusant d'écrire une préface et donnant des conseils littéraires.
Il a juré de ne plus jamais employer, ni d'accepter qu'on emploie le nom de “Lawrence” à son sujet, ni en public ni en privé (« I have sworn a great oath never to use or countenance the use of the name “Lawrence”, as referring to me, again, in public or private »). Voilà ce qui règle la question de préfacer le livre de son correspondant. Bien entendu, il écrit, ou tâche d'écrire parfois : des articles non signés, ou signés de noms vierges (« I try to write, occasionally : unsigned articles, or articles signed by virgin names »). Ils valent deux guinées les mille mots, tarif avantageux, lui dit-on. Ils lui coûtent plus que ça en peine, même à son tarif R.A.F. de 3 shillings 6 par jour ! La préface d'un inconnu n'inciterait aucun éditeur à publier l'ouvrage... Mais pourquoi croire qu'une préface est nécessaire ? Lire toujours Leopardi, et Simonides, ce sont des gens bien. Probablement qu'on acceptera l'ouvrage selon ses mérites, ce qui serait beaucoup plus gratifiant que d'être aidé (« no .../...
publisher would be moved to publish your work, because it had an unknown man's introduction before it. But why should you think an introduction necessary? You used to read always Leopardi, and Simonides, and they are good people. Probably the right man will take what you have written on its merits, and that should be much more gratifying than to be helped »)... Deux fois, jadis, Lawrence a aidé des gens en préfaçant leurs livres, mais l'un, Richard GARNETT, était mort, et cela excusait l'offense. L'autre, DOUGHTY, était un cas spécial : Lawrence avait tâché de convaincre tout Londres de le réimprimer, et enfin un éditeur débutant a dit, “d'accord, si vous le préfacez”, - et alors que pouvait-il faire ? Doughty était très gentil, mais c'était un peu comme graver son nom sur l'abbaye de Westminster... Lawrence fait volontiers des présentations à des éditeurs, et a aidé plusieurs personnes avec de bons trucs à être imprimées. Il s'agit de connaître les professionnels qu'il faut. Cape est entreprenant, et le meilleur producteur de livres commerciaux à Londres. Que son correspondant lui adresse un échantillon de son livre, et Lawrence veillera à ce qu'il parvienne, avec son opinion, au lecteur de la maison (Edward GARNETT, un critique de génie)... Il ne doute pas que ce soit un truc bien, et parfait pour le public en question. Si Cape dit non, il suggérerait Faber et Gwyer en second lieu, mais Cape s'impose en premier. Seeker est trop difficile, et les grands trop statiques. Qu'il lui adresse la copie d'un chapitre par courrier ordinaire, et ils réussiront aisément, il en est sûr...
Partager