Lot n° 258

RENOIR AUGUSTE (1841 - 1919) — L.A.S. «Renoir», [Grasse 7 mars 1900], à Paul BÉRARD ; 1 page et demie in-8, enveloppe (petites fentes aux plis).

Estimation : 2000 - 2500
Adjudication : Invendu
Description
Sur son portrait de Paul Bérard, et son séjour en Algérie.

Il le prie de ne pas l'encadrer ; il n'osera plus lui écrire. «Puis vous allez finir par me gâter, ce qui est déjà très avancé, et je serai obligé de donner l'année de ma naissance pour qu'on ait le temps de commander les Arcs de Triomphe. Je mets Triomphe c'est plus ronflant, et ça embêterait Victor (Hugo)». Il recommande de faire faire le pastel par Mary CASSATT :
«Je ne serais pas fâché d'avoir un voisin, et ça fera plaisir à Landelle, que j'ai rencontré à Alger. [...] Décidément je suis tombé sur la mauvaise saison. Saison bénie des Algériens, mais pas de moi. Enfin c'est si bon pour la terre. Du reste à part la peinture c'est délicieux de recevoir une averse. Le soleil vient tout de suite vous réchauffer. Et pour se promener ça évite la poussière qui est riche dans ce beau pays. Je ne sais si je pourrai finir ce que j'ai commencé. J'ai entrepris bien des choses. Et fatalement j'en laisserai en plan. Enfin peut-être pourrai-je rapporter quelque chose un paysage ou deux. Les femmes jusqu'à présent sont inabordables je ne comprends pas leur baragouin et elles sont très lâcheuses. J'ai une peur bleue de recommencer quelque chose et de ne pas le finir. C'est malheureux il y en a de jolies, mais celles-là ne veulent pas poser. Quand j'aurai fini quelque chose de potable, je vous ferai signe. Jusqu'à présent je ne sais pas encore ce que je pourrai rapporter»...
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