Lot n° 105

DELACROIX Eugène (1798 - 1863) — L.A., Champrosay vendredi soir [4 août 1848], à la Baronne Joséphine de FORGET ; 3 pages in-8, enveloppe.

Estimation : 1200 - 1500
Adjudication : 2 860 €
Description
Belle lettre à sa maîtresse. Il travaille à la rédaction d'un article sur GROS [pour la Revue des Deux Mondes du 1er septembre 1848], qui a retardé le moment de lui écrire.

«je suis tellement harrassé à la fin de ma séance de composition que je ne sais où j'en suis et je remets au lendemain. J'ai véritablement fait un travail diabolique. [...] j'en ai l'articulation des doigts endolorie et les doigts noirs comme un teinturier»... Il ne met pas le pied dehors et tra­vaille sept à huit heures chaque jour. Il serait curieux de voir le rapport de THIERS sur PROUDHON [rédigé à propos d'une proposition en faveur d'un impôt d'un tiers sur le revenu]. Il raconte un rêve étrange où figurait George SAND : «elle me fesait cadeau d'une petite main en une substance charmante ressemblant à de la chair mais qui n'en était point. C'était une sorte de babiole à mettre dans un petit Dunkerque [célèbre magasin de frivolités] ; de plus cette main répondait à la pression, était douée en un mot de sensibilité [...] En me réveillant je me suis dit qu'un bijou comme cela serait bien commode en voyage. Tout en écrivant à son amie ou en pensant à elle, on aurait là la petite main en matière sensible. [...] Adieu chérie j'embrasse tes véritables petites mains et toi de tout mon coeur»...
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