Lot n° 76

CHAISSAC Gaston (1910 - 1964) — L.A.S. «gaston chaissac», [1949], à Henri POULAILLE ; 3 pages petit in-4, adresse, à l'encre violette sur un bifeuillet de cahier d'écolier.

Estimation : 1000 - 1200
Adjudication : Invendu
Description
Belle lettre sur ses tableaux et un roman qu'il a écrit.

«Je voudrais faire des échanges de tableaux, voudriez-vous en échanger avec moi, vous devez en avoir comme nombre d'écrivains comme vous. Et connaîtriez-vous des confrères à vous que ça intéresserait de posséder des tableaux de moi, contre des tableaux qu'ils ont, s'il y en a qu'ils m'en préviennent donc le plus tôt puisque je vais aller à Paris avec mes nouveaux tableaux. Je vais faire de la taille, je vais tailler les vignes d'un cultivateur. Il veut que je les lui taille tout seul parce que c'est avec de ces travaux que je peux lui être plus utile. Cette exposition de lauréats de la Société des artistes et écrivains du peuple il faudrait assurer son succès et moins pour chercher à vendre qu'à faire connaître cette société. Je voudrais y contribuer mais je crains que cette exposition n'intéresse qu'assez peu la plupart de ceux avec qui je suis en relation. J'apprends l'exposition de Pierre Giraud, je souhaite qu'il ne s'en trouve pas trop délesté de tableaux. Une exposition comme ça je compare ça à un conseil de révision pour savoir s'il est bon... à exploiter. [...] Mes visiteurs sont fascinés par les reproductions de Picasso que j'ai d'accrochée. J'ai demandé un secours à la mairie pour me permettre de peindre des tableaux ( je ne puis guère en peindre à mes frais) mais je n'ai pas de réponse. André Bloch, Dubuffet, etc. m'ont permis de peindre des tableaux. J'aurai envie de quelques cadres, mais impossible encore»... Il a écrit une roman où «la classe ouvrière du pays (c'est à dire une fraction de la classe ouvrière) a privé de ses services ses employeurs qui après avoir refusé d'y croire ont dû se rendre à l'évidence et ont fait venir de la main d'œuvre de l'étranger de sorte que l'espace vitale s'en trouve rétrécit»... Il ajoute : «Si je vendais mes tableaux, s'ils se vendaient j'en serai proba­blement écrasé d'impôts. Je préfère me composer une collection. Sur les invitations de l'exposition (des lauréats de la Société des artistes et écrivains du peuple) on devrait prier les sales capitalistes de s'abstenir de la visiter. Nous n'avons besoin ni de leur aide ni de leur approbation pour mener à bien ce que nous proposons»...
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