Lot n° 131

[MANUSCRIT] — [Registres de correspondance de Raymond Pécholier].

Estimation : 2000 - 3000 €
Adjudication : Invendu
Description
Bordeaux et Montauban, du 3 août 1758 au 30 septembre 1772. Manuscrit de [102] et [82] ff., couverts d'une écriture moyenne et lisible, avec des ratures et biffures, [11] ff. vierges, dont certains ont servi, à une époque postérieure, à des dessins au crayon. 2 volumes in-folio, vélin rigide, traces de lacets (Reliure de l'époque).Intéressants registres de correspondances d'affaires d'une maison bordelaise spécialisée dans le commerce des vins et eaux-de-vie.
Chaque missive est précédée de la ville du destinataire, de son nom et de la date, ce qui permet d'avoir une idée très précise de l'ampleur des relations d'affaires impliquées : négociants dunkerquois ou londoniens, sociétés bancaires de Paris ou de Londres, etc.
Parmi les destinataires les plus récurrents figure la firme Pecholier de Londres. Or, la lettre du 3 décembre 1765, par exemple, adressée à Thomas Pecholier, négociant londonien très connu, commence par "Je dois répondre, mon très cher frère, aux deux lettres que vous m'avés fait l'honneur de m'écrire ...". On peut en déduire que l'auteur de la correspondance est l'armateur Pécholier, caussadais établi à Bordeaux et à La Rochelle, pendant que son frère montait à Londres un commerce de tabac et d'eau-de-vie des plus fructueux. Un autre frère apparaît au fil de la correspondance : Jean-François Pécholier, fixé au Cap [Saint-Domingue], et qui est l'objet de pressantes instances pour régler ses affaires (lettre du 20 février 1770). Un troisième, Marc-Antoine, n'est cité qu'à l'occasion de nouvelles familiales.
Sur ces bases, nous pouvons identifier l'auteur : il s'agit de Raymond Pécholier, fils de l'avocat Isaac Pécholier (1680-22 janvier 1766), d'une famille protestante du pays montalbanais, dont beaucoup de membres émigrèrent en Angleterre pour protéger leur foi : né en 1724, il se fixa, lui, à Bordeaux, tout en gardant, semble-t-il, une « campagne » à Montauban ou dans les environs, et épousa le 6 février 1771 Anne de Grenier de Fonblanque, d'une autre célèbre famille huguenote de la région.
La correspondance de Raymond Pécholier avec ses clients de Québec, de Saint-Domingue, de Londres et des Pays-Bas, de l'ile Maurice.
À l'exception d'un très petit nombre de missives, qui rapportent incidemment des faits personnels, la presque totalité de cette correspondance commerciale concerne les affaires de la maison de négoce de Raymond Pécholier, dont les activités et les intérêts sont largement internationaux : Québec [plus après février 1760, la prise de la ville remontant à septembre 1759], Port-au-Prince, Le Cap, Les Cayes [Saint-Domingue], Londres, Amsterdam, Rotterdam, Port-Louis [Île de France] apparaissent ainsi parmi les principales destinations des lettres. Les activités, liées au commerce de vins, d'eau-de-vie, de "prune", de café, sont également très diversifiées : opérations financières classiques (lettres de change, traites, amortissement de rentes, ventes, etc.), mais surtout affrètement et transport des marchandises, qui conduisent Raymond Pécholier à suivre de près les armements des ports (Bordeaux, Bayonne, La Rochelle, Rouen, un peu Marseille), les arrivées ou les naufrages des navires, et par conséquent les assurances maritimes, etc.
Manquent le dos et une grande partie du vélin du plat inférieur au volume II.
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