Lot n° 76

GUILLERAGUES. — Lettres et Réponses portugaises. — Traduites en françois. Dixième édition. — Paris, Claude Barbin, 1670. — In-12, basane granitée, dos à quatre nerfs, tranches mouchetées de rouge (Reliure de l’époque).

Estimation : 1 500 - 2 000 €
Adjudication : Invendu
Description
ÉDITION INCONNUE rassemblant de manière alternée 4 des 5 célèbres lettres parues chez Claude Barbin en 1669, et 5 réponses, non pas celles données en 1669 chez le libraire parisien Loyson, mais les prétendues nouvelles réponses publiées quelques mois après à Grenoble chez Robert Philippes.

DÉTAIL CURIEUX, L’ORDRE DE LA CORRESPONDANCE Y A ÉTÉ INVERSÉ, si bien que le volume débute par la première vraie réponse (Adieu Mariane, adieu, je te quitte...), suivie de la première vraie lettre (Considère, mon amour, à quel excez tu as manqué de prévoyance...), et ainsi de suite.
Comme l’annonce l’Avis au lecteur, IL S’AGIT PEUT-ÊTRE D’UNE PREMIÈRE TENTATIVE DE PUBLICATION COMMUNE DES LETTRES ET DES RÉPONSES (une édition « collective » est attestée en 1674 à Lyon sous le titre Lettres portugaises avec les Responces) : Les Lettres portugaises qu’on avoit toûjours veu jusques à présent seules, ensemble, & séparées des Responses, […] paroissent maintenant d’une manière bien plus agréable & plus commode. Châque Lettre a sa Response & chaque Response est suivie de sa Lettre ; & cette enchaînure de Lettres & de Responses fait une espèce d’intrigue & une façon de petit Roman qui ne sçauroit manquer de plaire, quand mesme la nouveauté qu’on y remarquera ne se mettroit pas de la partie pour faire cet effet.
En tout cas, il est évident qu’il s’agit d’une contrefaçon, ou plutôt d’une édition pirate publiée par un libraire désireux d’exploiter le succès des lettres amoureuses de Guilleragues, et dont cet exemplaire semble être le seul connu à ce jour. La mention - fictive - de dixième édition sur le titre, la différence du caractère typographique employé pour les cahiers A-D et celui des cahiers E-I, ainsi que la maladroite restructuration de l’intrigue amoureuse, sont autant d’éléments qui confortent notre opinion.

Ex-libris manuscrit du XVIIe siècle sur le titre, répété p. 81 : Cottier. Longues notes manuscrites de l’époque sur les gardes concernant l’auteur et cet ouvrage.

Reliure très restaurée.
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