Lot n° 209

RENOIR AUGUSTE (1841-1919). — 2 L.A.S. «Renoir», [1879-1880], à Victor CHOCQUET ; 1 page et demie in-8, et 1 page in-16. — Au collectionneur Victor Chocquet.

Estimation : 1500 - 2000
Adjudication : 2 340 €
Description
[Victor CHOCQUET (1821-1891), employé des douanes à Paris, consacrait une part importante de ses modestes revenus à acquérir des tableaux de peintres comme Delacroix ou Monet, et des œuvres d'art. Au lendemain de la vente catastrophique des impressionnistes à l'Hôtel Drouot en 1875, où il apprécia les tableaux hués par l'assistance, il écrivit à Renoir pour lui dire son admiration, et le prier de faire le portrait de sa femme. Chocquet acquit dès lors de nombreux tableaux de l'artiste, qui lui fit rencontrer également Cézanne.]

•[Vargemont près Dieppe, 1879]. «Il ne m'est pas possible de quitter Vargemont dans ce moment-ci. Aussitôt après votre départ, la dame qui était là m'a demandé timidement de faire le portrait de leur petite fille, que j'ai dû entreprendre aussitôt, à cause de leur départ. Dès que je serai libre, j'irai vous serrer la main et présenter mes hommages à Madame Chocquet. J'espère qu'elle sera complètement rétablie et que tous les vestiges de maladie ne se feront plus sentir»... [Renoir faisait alors le portrait de la fille de son ami et collectionneur Paul Bérard, au château de Vargemont.]

•[Juin 1880]. «Venez donc me voir cet après-midi vers 4 h. si vous n'avez rien de mieux à faire. Je vous ferai voir mes portraits. [...] Avez-vous lu les articles de Zola sur le Salon Voltaire». [Il s'agit des articles d'Émile ZOLA sur Le Naturalisme au Salon, parus du 18 au 22 juin 1880 dans Le Voltaire, où il évoque les dissensions au sein du groupe des Impressionnistes, et approuve Renoir d'avoir envoyé ses tableaux au Salon : «Certes, qu'on garde son indépendance dans ses œuvres, qu'on n'atténue rien de son tempérament, mais qu'ensuite on livre bataille en plein soleil, dans les conditions les plus favorables à la victoire.»]

2 L.A.S. "Renoir", [1879-1880], to Victor CHOCQUET ; 1 page and a half in-8, and 1 page in-16. — To the collector Victor Chocquet. [Victor CHOCQUET (1821-1891), a customs employee in Paris, devoted a large part of his modest income to acquiring paintings by painters such as Delacroix or Monet, and works of art. The day after the disastrous sale of the Impressionists at the Hôtel Drouot in 1875, where he appreciated the paintings that were booed by the audience, he wrote to Renoir to express his admiration and to ask him to paint his wife's portrait. From then on Chocquet acquired many paintings by the artist, who also introduced him to Cézanne]. [Vargemont near Dieppe, 1879]. "It is not possible for me to leave Vargemont at this time. Immediately after your departure, the lady who was there shyly asked me to do a portrait of their little daughter, which I had to undertake at once, because of their departure. As soon as I am free, I will go and shake hands with you and pay my respects to Madame Chocquet. I hope that she will be completely recovered and that all vestiges of illness will no longer be felt"... [Renoir was then painting a portrait of the daughter of his friend and collector Paul Bérard, at the Château de Vargemont]. [June 1880]. "Come and see me this afternoon around 4 o'clock if you have nothing better to do. I will show you my portraits. [...] Have you read Zola's articles on the Salon Voltaire? [These are Émile ZOLA's articles on Naturalism at the Salon, published from 18 to 22 June 1880 in Le Voltaire, in which he evokes the dissensions within the Impressionist group, and approves of Renoir for having sent his paintings to the Salon : "Certainly, let one keep one's independence in one's works, let one attenuate nothing of one's temperament, but let one then fight one's battle in full sunlight, in the conditions most favorable to victory."]
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