Lot n° 145

MANET ÉDOUARD (1832-1883). — L.A.S. «E. Manet», [fin 1879 ?], à Claude MONET ; 2 pages et demie in-8 (rousseurs). — Émouvante lettre à Monet qui vient de perdre sa femme Camille.

Estimation : 3000 - 4000
Adjudication : 3 640 €
Description
Il vient aussi de passer par de terribles émotions, et sa femme est toujours couchée sans pouvoir bouger : «elle est cependant maintenant hors de danger et vous savez mieux que personne ce que c'est que d'être obligé de donner des soins incessants à une malade - je ne sors pas et ne vois personne et ne puis m'occuper de vous comme je le désirerais. J'ai pris à l'atelier trois études de vous et j'ai déjà essayé de les vendre. J'avais même prié Mlle Lemonnier d'en parler à Charpentier mais cela n'a pas réussi. Remettez-vous au travail si c'est possible - c'est du reste la seule distraction que peut vous permettre le grand chagrin que vous avez : la pauvre Madame Monet n'aura pas pu voir le grand succès qui vous attend un jour certainement».

Son frère pourra peut-être faire entrer Jean (le fils de Monet) «dans quelque collège de la ville»...

L.A.S. "E. Manet", [late 1879 ?], to Claude MONET ; 2 1/2 pages in-8 (foxing). — A moving letter to Monet who has just lost his wife Camille. — He has also just gone through terrible emotions, and his wife is still lying motionless : "she is however now out of danger and you know better than anyone what it is to be obliged to give incessant care to a sick person - I do not go out and see anyone and cannot take care of you as I would like. I have taken three studies of you from the studio and have already tried to sell them. I had even asked Miss Lemonnier to talk to Charpentier but it did not succeed. Get back to work if you can - it is the only distraction that your great sorrow can allow you : poor Madame Monet will not have been able to see the great success that certainly awaits you one day. Her brother may be able to get Jean (Monet's son) into "some college in the city"...
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