Les collections ARISTOPHIL • 43 • DE CRANACH A PICASSO. LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES - DESSINS - AQUARELLES - par AGUTTES. JEUDI 23 SEPTEMBRE 2021 à 14h15 Aguttes Neuilly. Nous sommes à votre disposition pour toute demande d’envoi de scans ou de photos des lots. VOUS pouvez enchérir via la plateforme Drouot Digital (+1,8 % HT) Avec INSCRIPTION, N'oubliez pas de vous inscrire avant le jeudi 23 septembre 11h00. Par téléphone ou sur ordre d’achat ferme Ou enchères téléphoniques en envoyant directement votre demande d’ordre ou votre réservation de ligne à l’étude téléphone : + (0) 1 41 92 06 44

Jeudi 23 septembre 2021

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DELACROIX Eugène (1798-1863). — 2 L.A.S. «Eug. Delacroix», [octobre-décembre 1828], à Charles SOULIER à Autun ; 3 pages in-4 (dont la moitié supérieure du 1er feuillet a été déchirée, petite déchirure au cachet, fente), et 3 pages...

Estimation : 1500 - 1800
Adjudication : 2 080 €
Description
in-4, adresses.
•[7 octobre]. ... «Comment va la mine de ton bourgeois ; et la tienne à propos. Tu as celle de te mal porter, à ce qu'il parait par ta lettre. Tu ne me reconnaîtrais pas tant je suis engraissé : c'est ce qui surprend tout le monde ; à quoi cela tient-il, je l'ignore. Peut-être la prospérité. Puisque ce qui me touche t'intéresse, je te dirai que le maudit tableau du Duc d'Orléans [Richelieu disant sa messe] m'a tenu trois grands [mois...] Le ministre de l'Intérieur, homme aimable sous tous les rapports, m'a commandé un tableau pour le Musée de la ville de Nancy représentant la mort de Charles le Hardi ou le Téméraire [La Bataille de Nancy], grand libertin de sa nature. Quand viens-tu à Paris cher Drôle, me faire voir ta bonne figure de cire de chandelle que j'aime tant et qui me rappelle de si bons moments de ma pauvre vie. Quand tu es à Paris tu passes ton temps à te promener. Je ne te vois guère plus que si tu étais à Autun la ville des cochons. [...] J'ai passé une partie de la soirée hier avec [Frédéric] Leblond ; autre bonne tête qui me rappelle aussi de bons temps. J'ai pris du tabac avec lui comme si c'eût été toi ; car tu es le seul jusqu'ici qui corrompe mes moeurs sur ce point là, comme tu as à te le reprocher sur tant d'autres ; car tu peux te vanter d'avoir applati pour moi le sentier de tous les visses. Tu as fait [de moi] un ivrogne, un coureur de mauvais lieux aussi réprouvés par la morale que par le bon goût»... Il partira bientôt pour la Touraine... Il signe : «Eug. Delacroix Peintre d'Histoire et baron en herbe».
•Tours 9 novembre. «J'ai reçu avec un plaisir infini ton excellentissime prose, dearest amico. J'étais et je suis encore dans les bras de la flanerie la plus crasse dans le sein de la Touraine. [...] Plus je vas, plus j'ai de peine pour mettre la main à une plume et franchement si ce n'était l'excessif plaisir de recevoir des réponses, je ne pourrais je crois m'y décider jamais»... Il interrompt sa lettre au bas de la page, pour la reprendre à Paris le 20 décembre. Il se désole de savoir Soulier malade... «Je vais encore déménager. Dieu sait quand je finirai mes caravannes. Cette fois ci j'aurai sous la même clef le logement et l'atelier et j'espère gagner à cela beaucoup de temps et de bon travail. [...] Le sort est un foutu cochon d'arranger toujours les choses de manière à ce que nous soyons obligés de vivre loin les uns des autres». Depuis son retour, il n'a «point vu de Dominicains» [les Coëtlosquet, qui habitaient rue Saint-Dominique] : «je [me] suis très sérieusement apperçu que ce qui me maigrissait si furieusement c'étaient ces soirées, au bout desquelles je finissais toujours par me coucher à 1 heure du matin. - C'est de la sottise parce que cela n'avance à rien qu'à faire de l'esprit. Ma belle [Eugénie Dalton] qui l'est toujours pour moi suffisamment, est sensible au souvenir de Monsieur. Je conseille à Monsieur de déterger les entrailles de Monsieur»...
— Correspondance générale (t. I, p. 222, et 224 incomplète et mal datée).

2 L.A.S. "Eug. Delacroix", [October-December 1828], to Charles SOULIER in Autun ; 3 pages in-4 (of which the upper half of the 1st leaf has been torn, small tear in the stamp, split), and 3 pages in-4, addresses. [October 7]. ... "How is your burgher's face ; and yours, by the way. You have that of being in bad shape, as it appears from your letter. You wouldn't know me, I'm so fat : that's what surprises everyone ; what it's due to, I don't know. Perhaps prosperity. Since you are interested in what concerns me, I will tell you that the cursed painting of the Duke of Orleans [Richelieu saying mass] has kept me busy for three long months...] The Minister of the Interior, a kind man in every respect, has commissioned me to paint a picture for the Museum of the city of Nancy depicting the death of Charles the Bold or the Bold [The Battle of Nancy], a great libertine by nature. When are you coming to Paris, dear Drôle, to show me your good candle wax figure which I love so much and which reminds me of such good times in my poor life. When you are in Paris you spend your time walking around. I hardly see you any more than if you were in Autun, the city of pigs. [...] I spent part of the evening yesterday with [Frédéric] Leblond ; another good face who also reminds me of good times. I took tobacco with him as if it had been you ; for you are the only one so far who corrupts my morals on this point, as you have to reproach yourself on so many others ; for you can boast of having applauded for me the path of all the visses. You have made [of me] a drunkard, a runner of bad places as reprobate by morality as by good taste"... He will soon leave for Touraine... He signs : "Eug. Delacroix Painter of History and budding baron". — Tours November 9. "I received with infinite pleasure your excellent prose, dearest amico. I was and still am in the arms of the filthiest flanery in the bosom of Touraine. [...] The more I go, the more I have trouble putting my hand to a pen and frankly if it were not for the excessive pleasure of receiving replies, I don't think I could ever decide to do it"... He interrupts his letter at the bottom of the page, to take it up again in Paris on December 20th. He is sorry to know that Soulier is ill... "I am going to move again. God knows when I will finish my caravans. This time I will have under the same key the lodging and the workshop and I hope to gain much time and good work. [...] Fate is a damn pig to always arrange things in such a way that we are obliged to live far from each other". Since his return, he has "not seen any Dominicans" [the Coëtlosquets, who lived in Saint-Dominique street] : "I [have] very seriously realized that what made me so furiously thin were these evenings, at the end of which I always ended up going to bed at one o'clock in the morning. - This is foolishness, because it does nothing but make you witty. My beautiful wife [Eugenie Dalton], who is always sufficiently beautiful for me, is very fond of Monsieur. I advise Monsieur to dig up Monsieur's entrails"... — Correspondance générale (t. I, p. 222, and 224 incomplete and badly dated).
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