Lot n° 45

DELACROIX Eugène (1798-1863). — L.A.S. «Eug. Delacroix», 19 juin 1828, à Charles SOULIER, à Autun ; 3 pages in-8, adresse.

Estimation : 1000 - 1500
Adjudication : 1 560 €
Description
La lettre de Soulier lui a fait plaisir, mais il l'a perdue le jour même de sa réception : «je la cherchais toujours pour te répondre en renouvellant dans mon coeur l'émotion qu'elle y avait causée. [...] Les séparations sont abominables, damnables, misérables, et cependant malgré le déchirement qu'elles causent, il vaut encore mieux se voir aussi de temps en temps. Si je puis comme je l'espère faire un petit séjour auprès de toi, nous en prendrons une dose pour quelque temps. Cela dépend comme je te l'ai dit de ce que les pratiques me promettront de besogne pour mon hyver. [...] Je suis un cochon, je me conduis comme cent cochons et je prends à chaque instant la résolution de m'amender. - J'ai vu un friend of mine qui est dans les affaires, dans les banques &c. et qui me disait que ton patron était un vrai fou, qui risquait souvent de se perdre. Cela m'a fait peine pour toi. L'expérience des chevaux, serait un échantillon peu rassurant de sa façon de concevoir les affaires. Au reste tu seras toujours à même de placer tes capitaux plus avantageusement ; avec les miens par exemple ; tu es sûr qu'ils ne seront jamais pris par personne.
Il en faut pourtant de ces diables d'argents et je reconnais de jour en soir que je suis moins propre à en recruter. Mais au reste pourvu que une heure ou deux sur vingt-quatre on parvienne à oublier ses soucis, comme maintenant verbi grazia que je t'écris, il ne faut pas encore se plaindre.
La beauté [Eugénie DALTON, alors sa maîtresse] est sensible à ton bon souvenir : elle t'embrasse et t'aimait déjà. Mais c'est pour moi que tu as laissé un grand vide»...
— Correspondance générale (t. I, p. 218).
— On joint une L.A.S. «Eug. Delacroix», «Rue de Choiseul n° 15» 19 avril [1828, au Vicomte Sosthène de LA ROCHEFOUCAULD] (1 p. in-4), pour «solliciter un rendez-vous»...

L.A.S. "Eug. Delacroix", 19 June 1828, to Charles SOULIER, Autun ; 3 pages in-8, address. — Soulier's letter pleased him, but he lost it the very day of its reception : "I was still looking for it to answer you, renewing in my heart the emotion it had caused there. [...] Separations are abominable, damnable, miserable, and yet despite the heartbreak they cause, it is still better to see each other from time to time. If I can, as I hope, make a little stay with you, we will take a dose of it for a while. That depends, as I told you, on what the practices promise me for my winter. [I am a pig, I behave like a hundred pigs, and I resolve at every moment to make amends. - I saw a friend of mine who is in the business, in banking &c. and who told me that your boss was a real fool, who often risked getting lost. I felt sorry for you. The experience of horses would be a not very reassuring sample of his way of conceiving business. Besides, you will always be able to invest your capital more advantageously ; with mine, for example ; you are sure that they will never be taken by anyone. — It takes some of these money devils, however, and I recognize from night to night that I am less suitable for recruiting them. But as long as one hour or two out of twenty-four manages to forget one's worries, as now verbi grazia that I am writing to you, one should not yet complain. — The beauty [Eugenie DALTON, then his mistress] is sensitive to your good memory : she embraces you and loved you already. But it is for me that you have left a great emptiness"... — Correspondance générale (t. I, p. 218). — A L.A.S. "Eug. Delacroix", "Rue de Choiseul n° 15" 19 April [1828, to viscount Sosthène de LA ROCHEFOUCAULD] (1 p. in-4), to "solicit an appointment"...
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