Lot n° 205

MARS (Anne-Françoise Hippolyte Boutet Salvetat, dite) — 10 lettres autographes signées.

Estimation : 300 - 400 €
Description
À l'écrivain Charles Brifaut. 1830. Pour une lecture à la Comédie française. — Au journaliste Armand Bertin. « Ce 14 ». Pour demander que soit annoncé son prochain spectacle. — À un professeur d'art dramatique. [1845]. Belle lettre de recommandation pour faire entrer un jeune acteur au Conservatoire. — Au comédien Mainvielle. 1830. Belle lettre sur la vie d'artiste désargentée : « ... Le chemin n'est pas cousu d'or... ». — À l'écrivain Jacques Arago. S.d. Concernant la lecture du manuscrit d'une de ses œuvres. — À l'auteur dramatique René-Charles Guilbert de Pixérécourt, directeur de l'Opéra-comique. S.d. Pour lui rendre compte de l'échec de sa démarche auprès du comédien Benoît Roussel dit Armand. — Au chef de la censure théâtrale Hygin-Auguste Cavé, directeur des Beaux-Arts. S.d. Pour se plaindre de ne pas recevoir de gratification de l'État alors que Gioachino Rossini a été récompensé. — Etc. Créatrice du rôle de Doña Sol dans Hernani en 1830, Mlle Mars (1779-1847) fut une des principales comédiennes françaises de l'Empire et de la période romantique. Enfant de la balle, elle fit des débuts précoces en 1791, à l'âge de douze ans, et entra à la Comédie-Française en 1795 dont elle devint sociétaire quatre ans plus tard. Formée par Dugazon et mademoiselle Contat, elle remit à la mode Molière et Marivaux, et ses succès l'autorisèrent à se montrer autoritaire, capricieuse avec ses collègues et ses auteurs. Elle suscita l'admiration, entre autres, de Stendhal qui, dans son journal, écrivit des appréciations admiratives en 1805 et 1810 (« Elle est divine, elle est parfaite »), et fut la comédienne préférée de Napoléon Ier qui lui dit à Dresde en 1813 : « Croyez au reste, mademoiselle, que j'ai toujours applaudi, avec toute la France, à vos rares talents. » D'une grande beauté, elle eut une liaison avec le général Charles de Flahaut, ce qui provoqua la rupture entre celui-ci et la reine Hortense. À la Restauration, elle fut du « parti des Abeilles » à la Comédie-Française, avec Talma et Mademoiselle George. Elle vint au répertoire romantique par calcul plus que par goût et créa notamment les rôle de la duchesse de Guise dans Henri III et sa Cour d'Alexandre Dumas (1829), celui de Desdémone dans Le More de Venise d'Alfred de Vigny (1829), de Doña Sol dans Hernani de Victor Hugo (1830), de la Tisbé d'Angelo du même Hugo (1835).
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