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Mardi 29 juin 2021

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BARRAULT (Jean-Louis) — Lettre autographe signée à un écrivain. « Environ Saint-Tropez », 29 juillet 1945. 2 pp. in-folio.

Estimation : 150 - 200 €
Description
« Nous sommes encore sous le coup, Madeleine Renaud et moi, du chagrin très profond de la disparition de Paul Valéry. Nous voici tous amputés de cet être, de cette horlogerie extraordinaire qui vient de s'arrêter. Lorsque j'ai perdu ma mère, jadis, j'ai senti qu'on m'arrachait quelques mètres de boyaux. C'est, curieusement, une sensation analogue que j'éprouve à l'annonce de la mort de P. Valéry. Mon chagrin était donc filial. Mais si quelqu'un doit m'apporter quelque consolation (outre mon ardeur énorme de "bien faire", de "bien travailler", d'être digne du lot qui m'a été réservé), c'est cet autre "parent souterrain" que vous êtes à mes yeux. [Il fallait cet événement et peut-être le repos que je prends au milieu de ces vignes du Var et le point aussi que j'y fais, pour que je vous l'exprime]. Ne soyez pas surpris de cette déclaration du cœur. Elle ne peut être plus simple, plus enfantine. La page que j'ai lue de vous sur Valéry (d[an]s les Nouvelles littéraires) objective bien le sentiment que je ressens de cette consolation. J'ai scrupule à vous en écrire plus long. Il ne me viendrait pas à l'idée d'envoyer à Matisse un dessin de ma conception. Ne voyez dans ce mot que l'élan d'affection et d'admiration qu'il renferme et aussi (à condition que cela ne vous importune en rien) l'envie d'aller vous rendre visite un de ces jours prochains... » Le destinataire est l'auteur d'un des hommages à Paul Valéry publiés dans le n° du 26 juillet 1945 des Nouvelles littéraires, parmi lesquels Francis de Miomandre et Henri Mondor.
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