« ... Je voulais vous lire avant de vous écrire et j'ai dû retarder ma lettre car je suis plongé jusqu'au cou dans mon second livre de contes [La Revanche du corbeau, à paraître en cette année 1911]... Aussi ce fut une joie pour moi de me délecter à vos rythmes. Votre innovation du demi-tiret est je crois excellente. Pour mon compte, j'en ai apprécié le charme car il m'a épargné parfois une recherche qui rend plus ardue la lecture de poèmes tels que les vôtres. Chargés de pensée et neufs d'images. Ce demi-tiret évite une dispersion de l'attention et concourt à centraliser la beauté. Votre poème "Dédicace" est un admirable morceau et je me suis complu à le relire, mais je ne veux pas prendre à tâche de relever tout ce qu'il y a de beau chez vous. L'essentiel, n'est-ce pas, c'est de savoir qu'on est compris et aimé par quelques-uns, vous êtes de ceux dont j'apprécie l'effort d'art et dont j'aime les vers... »