Lot n° 91

HUYSMANS (Joris-Karl) — 2 volumes, en reliures homogènes de demi-percaline à coins, dos fleuronné avec nom « V. Segalen » dorée en queue ; état moyen avec premiers ff. détachés, papier jauni et cassant (reliure de l'époque).

Estimation : 500 - 600 €
Description
– En Route. Paris, P.-V. Stock, 1899. In-18, xi-(1 blanche)-458 [chiffrées 3 à 458 sans manque] pp., couverture supérieure conservée. Ouvrage originellement paru chez le même éditeur en 1895. Victor Segalen évoqua les « mystiques attirances des premières pages de En Route », dans une lettre du 8 mai 1899 à l'écrivain et historien Émile Magne. – À Rebours. Paris, Bibliothèque-Charpentier, Eugène Fasquelle, 1899. In-12, (4 dont la dernière blanche)-294-(2 blanches) pp. Victor Segalen travailla entre autres sur cet ouvrage pour écrire sa thèse de médecine soutenue en 1902, dont il adressa un exemplaire de luxe à Joris-Karl Huysmans, lequel l'en remercia et l'en félicita. Volumes de la bibliothèque de Victor Segalen : signature sur le faux-titre d'À Rebours, mentions autographes « R-b-32 » sur le titre d'À Rebours et « R-b-31 » sur la couverture d'En Route (sans doute des cotes de sa bibliothèque personnelle d'alors), avec ex-libris dorés en queue de dos. Joris-Karl Huysmans exerça un temps une forte influence sur Victor Segalen. Celui-ci fit sa connaissance par l'intermédiaire d'une connaissance commune, le Père Thomasson de Gournay, aumônier de l'école navale de Bordeaux où il étudiait. Muni d'une lettre d'introduction, Victor Segalen put rencontrer Joris-Karl Huysmans à Ligugé le 1er août 1899. Il lui rappellerait ainsi leurs premiers instants communs dans une lettre du 6 novembre 1900 : « Vous aviez déjà orienté, rassemblé mes tendances hagardes en cet art "le plus hautain et le plus verrouillé de tous". Puis, par deux fois, j'ai bénéficié près de vous d'entretiens plus directs, au hasard de nos promenades au bord du Clain ». Cependant, leurs relations demeurèrent épisodiques et, en raison de leurs évolutions contraires sur le plan religieux, elles finirent par cesser complètement. Dans un entretien avec Claude Debussy, il expliqua : « Je l'aimais pour avoir très fortement subi son empreinte, mais s'il avait vécu, j'aurais eu à m'en détacher complètement. Son mysticisme et son renoncement me semblent très néfastes. »
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