ALDE. Maison de ventes spécialisée. MARDI 29 JUIN 2021 à 14h00. Lettres et manuscrits & Bibliothèque Victor Segalen. VENTE LIVE Avec INSCRIPTION et par téléphone ou sur ordre d’achat ferme Ou enchères téléphoniques en envoyant directement votre demande d’ordre ou votre réservation de ligne à l’étude téléphone : 33 (0) 1 45 49 09 24

Mardi 29 juin 2021

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SEGALEN (Victor) — Poème autographe intitulé « Mon amante a les vertus de l'eau ». Une p. in-folio sur papier Morin.

Estimation : 2500 - 3000 €
Description
28e des Stèles du recueil imprimé en 1912, dans une version identique à celle de décembre 1910 qui servit à l'impression. Il a utilisé ici, comme souvent pour ses manuscrits littéraires et sa correspondance, un papier calque légèrement sulfurisé, fabriqué par les établissements Morin, qu'il appelait parfois « papier d'architecte ». « [...] Mon eau vive ! la voici répandue, sur la terre... Elle glisse, elle me fuit ; & j'ai soif ; & je cours après elle. De mes mains je fais une coupe. De mes deux mains, je l'étanche avec ivresse, je l'étreins, je la porte à mes lèvres, ... Et j'avale une poignée de boue. » D'après un apologue classique sur le mariage. À l'origine de cette « stèle » est un proverbe chinois (placé en épigraphe dans l'édition de 1912) que Victor Segalen découvrit dans le recueil Allusions littéraires que Corentin Pétillon avait publié en 1895 (n° 8 de la collection Variété sinologiques, imprimerie de la mission catholique de Shanghai). Ce sinologue traduisait ce proverbe et le commentait ainsi : « Il est difficile, impossible de recueillir l'eau répandue, l'épouse divorcée ne se reprend plus », rappelant de quelle anecdote célèbre il était tiré : « T'ai-kong Wang [...], abandonné par sa femme à cause de son grand âge, se rendait dans la principauté reçue en fief de l'empereur, quand il la rencontra sur la route, se lamentant et demandant à rentrer. Pour lui montrer l'inutilité de ses instances, T'ai-kong renversa un vase et lui ordonna d'en recueillir le liquide. Une poignée de boue fut l'unique résultat de ses efforts. » Une des quatre « Stèles » autographes que Victor Segalen expédia de Pékin à Claude Debussy le 6 janvier 1911. Provenance : Annie Joly-Segalen, fille de Victor Segalen, qui avait acheté le manuscrit à la belle-fille de Claude Debussy, Hélène de Tinan. Épouse de Gaston de Tinan, celle-ci était la fille qu'Emma Moyse, épouse de Claude Debussy, avait eue d'un premier mariage avec Sigismond Bardac.
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