Lot n° 52

IMPRIMERIE NATIONALE DU CAIRE. – Menou (Jacques-François de Boussay de) — Ordre du jour, du 29 nivôse an 9 [19 janvier 1801]. Au Kaire, de l’Imprimerie nationale, [1801]. Affiche petit in-folio. Impression bilingue en français et en caractères arabes.

Estimation : 1000 - 1200 €
Description
« Je vous annonce qu’il nous est parvenu récemment des lettres de la part du Gouvernement de la République française,
et de son premier Consul, l’illustre guerrier Bonaparte. Elles nous donnent avis que la paix a été conclue définitivement entre la République française et les royaumes d’Alger et de Tunis. Que Dieu en soit loué ! [...] Habitans de l’Égypte ! Dieu favorise toutes les entreprises des Français et du premier consul Bonaparte, qui ne veulent que justice : la tranquillité,
la sécurité et le bonheur des peuples [...]. »

Par cette paix conclue avec le dey d’Alger et le bey de Tunis, le Premier Consul voulait envoyer un signal fort en direction
du monde musulman, propre à mieux faire accepter le pouvoir français en Égypte.

Un rare témoin de la proto-imprimerie d’Égypte. À l’origine, ce sont deux ateliers que les Français établirent dans cette contrée, l’un privé, de Joseph-Emmanuel Marc-Aurel, et l’autre officiel, de Jean-Joseph Marcel, futur directeur de l’Imprimerie impériale. En septembre 1799, le premier fut racheté par l’armée pour être intégré au second qui prit alors le titre d’Imprimerie nationale et fut installé au Caire dans la maison d’Osman Bey à l’Ezbekieh. Cette imprimerie y demeura jusqu’en mars 1801, sauf durant la seconde révolte du Caire quand elle fut momentanément contrainte de se replier dans le camp retranché de Gizeh (mars-avril 1800). Elle termina ensuite son activité à l’abri de la citadelle du Caire. Sa production comprit de rares plaquettes scientifiques
et pratiques, des périodiques français (un projet de périodique arabe ne vit pas le jour), et surtout des feuilles et affiches informatives en français, en arabe et en turc, destinées aux autorités, aux soldats et à la population. L’Imprimerie nationale du Caire employait plus d’une trentaine de personnes, parmi lesquelles plusieurs Égyptiens embauchés et formés sur place, dont Yousef Msabky qui dirigerait par la suite l’imprimerie royale d’Égypte. Pour l’impression des textes arabes et turcs, elle disposait d’un important matériel typographique, constitué surtout du jeu de plombs orientaux que Monge avait fait saisir à Rome dans l’imprimerie de la Congrégation de la propagation de la foi. Jean-Joseph Marcel, quoiqu’arabisant fort compétent, s’adjoignit néanmoins les services de l’interprète turc Elia Fatalla, et de deux lettrés d’Acre ayant fui les persécutions de Djezzar Pacha : Yakoub et Mikhaïl.
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