Lot n° 27

MAURRAS (Charles) — Manuscrit autographe, intitulé « Nietzsche ». S.d. 7 pp. 1/2 in-folio sur 9 ff. repliés, 3 pp. (titres et apostille sur 3 ff.), le tout monté sur onglet et relié en un volume petit in-4, demi-maroquin

Estimation : 400 - 600 €
Description
Notes probablement prises à la lecture d'un ouvrage publié par le germaniste Henri Lichtenberger, nommé ici par Charles Maurras, La Philosophie de Nietzsche (1898) ou les Aphorismes et fragments choisis de friedrich Nietzsche (1899). La première page porte copie en français du plan que Nietzsche esquissa en 1881 d'un futur ouvrage sur l'éternel retour (ici « Le retour de l'identique », traduction littérale de la formule allemande « Der Wiederkehr des Gleichen »). Maurras a également copié la célèbre formule que Nietzsche employa dans ce plan et reprit plus tard dans Ecce homo : « Commencement d'août 1881 à Sils-Maria [en Suisse, où Nietzsche passa de nombreuses vacances], à 6000 pieds au-dessus de la mer & bien plus haut au-dessus de toutes choses humaines ». Les pages suivantes évoquent directement la théorie de Nietzsche, en précisant les numéros de classement des pensées du philosophe : « 203. La mesure de la force totale est déterminée, ce n'est rien d'"infini" : gardons-nous de pareilles extravagances de conception ! Conséquemment le nombre des états, des changements, des combinaisons & des évolutions de cette force est, à la vérité, grand et pratiquement "incommensurable", mais néanmoins déterminé et non infini. Or le temps dans lequel le tout exerce sa force est, lui, infini, c'est-à-dire que la force est éternellement identique et éternellement active : jusqu'à ce moment il s'est déjà écoulé une infinité, c'est-à-dire que toutes les évolutions possibles doivent avoir déjà existé. Conséquemment l'évolution du moment doit être une répétition et de même celle qui l'engendra et celle qui sortira d'elle et ainsi de suite en avant et en arrière. Tout a existé une infinité de fois, étant donné que l'état d'ensemble de toutes les forces revient toujours. De savoir si, abstraction faite de ce retour, il y a quoi que ce soit d'identique, c'est chose qui ne se peut du tout prouver... » (pp. 6 et 7). Relié en tête, une coupure du journal Le Figaro du 10 avril 1892, portant le texte d'un article de l'historien Teodor de Wyzewa intitulé « Nietzsche », dans lequel il évoque la parution complète des quatre parties d'Ainsi parlait Zarathoustra (1891). L'apostille de Maurras, sur le dernier f. du recueil, indique : « Nietzsche. Que Wyzewa n'y a rien compris... »
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