À Louis-Jérôme Gohier. Rennes, 5 messidor an VIII [24 juin 1800]. « L'expédition est ajournée, mon cher Gohier, elle partira vraisemblablement au commencement de l'automne [il pensait alors, comme commandant en chef l'armée de l'Ouest, participer à une expédition en Angleterre alors en projet]. Nous serons, j'espère, de la partie, peut-être de belles destinées nous attendent. Je suis affligé que vous ayés pu croire que je m'embarquerai[s] sans vous prévenir, les moyens n'étoient pas suffisants, il a fallu ajourner. Je ne perds pas de vue ce projet, il présente de la gloire et un avenir tranquile. Les Anglais veulent faire le siège de Bellisle, il seroi[en]t repoussés, la garnison est nombreuse et approvisionnée. Ils sont toujours en face de Quiberon ; depuis deux jours, ils sont occupés à sonder. Le païs est généralement dans un état satisfaisant. Bonjour, mon cher Gohier, je vous embrasse bien cordialement... » Ancien conventionnel alors sans fonctions, Louis-Jérôme Gohier était un des cinq Directeurs lors du coup d'État de Brumaire, sept mois auparavant, et, s'y était opposé. Jean-Baptiste-Jules Bernadotte, futur maréchal d'Empire et roi de Suède, avait quant à lui refusé de s'associer à Napoléon Bonaparte dans cette affaire, par convictions républicaines. — Etc.
