Lot n° 106

Cosima WAGNER. 2 L.A.S. « Cosima », [Berlin] mars-août 1863, à son « cher Clairon » [sa …

Estimation : 400 - 500 EUR
Adjudication : 1 024 €
Description
Cosima WAGNER. 2 L.A.S. « Cosima », [Berlin] mars-août 1863, à son « cher Clairon » [sa demi-sœur, Claire de Charnacé] ; 8 pages et 4 pages in-8, la 2e à son chiffre couronné avec enveloppe.
Sur leur mère Marie d’Agoult, l’insurrection polonaise, ses lectures et le Faust de Gounod. 15 mars. Cosima raconte avec humour d’abord le mariage de Paul Bojanowski (le bibliothécaire de Weimar). Puis elle commente longuement l’insurrection polonaise : « les Polonais qu’on croyait si bien morts, qu’on avait enterrés avec tant de dédain, ils se réveillent trop bien pour qu’on ne se demande pas où en arriveront-ils, quel tour leur jouera-t-on, ou quelle victoire leur permettra-t-on ? »… Elle commente aussi la situation en Prusse et la politique de Bismarck. Puis elle en vient à leur mère : « Ce que vous me dites de maman est affligeant, et vous voyez juste ; elle n’est pas malade elle est oisive de cœur et d’esprit quoiqu’elle imprime et réimprime ; les satisfactions de la vanité […] se feront de plus en plus rares. Voilà plusieurs années que je considère son état comme désespéré, et je n’avais pas songé à la ruine, celle-ci arrivée quel effondrement d’existence, quels décombres ; je ne regarde pas dans cet avenir sans la plus profonde pitié, comme je détourne les yeux du passé où je vois trop de choses qui semblent appeler un châtiment. On dirait que tout a été faux dans cette existence, amour, opinions, maternité, gloire ; rien n’a tenu […]. Elle ne m’écrit pas et je ne lui écris pas, nous n’avons rien à nous dire, mes arrière-pensées gênent ma plume, et l’intérêt qu’elle prend à moi est si factice qu’elle doit se demander à quoi bon la correspondance ? »… Quant à Wagner, il « est en train de gagner de l’argent, […] il a organisé des concerts qui lui rapportent ; il est à présent à St Pétersbourg , en avril il terminera sa razzia par quelques villes d’Allemagne »… Puis elle parle d’Adelina Patti : « en dépit de ses 18 ans elle m’a parue finie c’est-à-dire sur le point d’être passée ; beauté, verve, grâce m’ont paru chez elle comme la mousse du champagne, et l’Amérique a déjà rogné une partie de sa voix »… Puis elle évoque le « succès ridicule » du Faust de Gounod en Allemagne, critiquant sévèrement l’œuvre qu’elle juge « médiocre »… Elle parle encore de ses lectures : Prinzess Brambilla de Hoffmann, et Wahrheit und Dichtung de Goethe… – 15 août. « Devenir centenaire, grand merci ; je prévois que nos commencements n’auront pas de fin »… Elle parle de la Vie de Jésus de Renan, puis avec enthousiasme de Mademoiselle La Quintinie de George Sand... Etc.
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