Lot n° 14

FLAUBERT (Gustave) (1821-1880) — L.A., non signée, adressée à Louise Colet non signée, publiée. — Croisset [Seine-Maritime], octobre 1847 — 3 pages, bi-feuillet in-8.

Estimation : 4 000 - 6 000 €
Adjudication : 4000 €
Description
Belle lettre de Flaubert à sa maîtresse Louise Colet (1810-1876), poétesse française :

Voilà l'hiver, le vent est froid, la campagne met son manteau de brume, c'est la saison où le feu se rallume et où recommencent les longues heures du soir passées à le voir brûler. Quand je vais me coucher et que je regarde dans mon fauteuil les derniers charbons qui s'éteignent, je te donne avant de m'endormir une bonne et longue pensée que je t'envoie, sans que tu le saches, et qui part de mon cœur comme un soupir. Flaubert y exprime ses doutes et son inquiétude, des considérations sur l'art et l'écriture : Oh l'art, l'art, quel gouffre ! et que nous sommes petits pour y descendre. Moi surtout ! tu me trouves, au fond de ton âme, un être assez mauvais doué d'un orgueil démesuré. Oh ! pauvre amie si tu pouvais assister à ce qui se passe en moi tu aurais pitié de moi, à voir les humiliations que me font subir les adjectifs et les outrages dont m'accablent les que relatifs. Il évoque les écrits de Louise Colet, plaint le " retour de l'officiel " (Hippolyte Colet, mari de Louise) : Après l'ennui de ne pas vivre avec les gens qu'on aime, ce qu'il [y] a de pis c'est de vivre avec ceux qu'on n'aime pas. Prends patience et détache-toi du contingent comme dirait le philosophe.
Adieu, je t'embrasse. Où ? - Eh bien, sur le cœur.

─ Lettre publiée :
Flaubert (Gustave), Correspondance I (janvier 1830 à juin 1851). Edition établie, présentée et annotée par Jean Bruneau, Gallimard, 1973, pp. 478-479. Une note indique : " Autographe J[acques] Lambert ; Conard, t II, pp. 55-57 ". Ailleurs on lit en note [édition de la Correspondance (1973)] (p. 979) : " Les lettres de Flaubert à Louise Colet ont été achetées par l'éditeur Louis Conard à la fille de Louise Colet, Mme Bissieu. La plupart de ces lettres sont encore en la possession du successeur de Louis Conard, M. Jacques Lambert ".

" Le plus déterminé gourmand de son siècle "

Ensemble de quatre lettres autographes signées de André-Balthazar-Laurent Grimod de la eynière, fameux gastronome, auteur de l'Almanach des Gourmands. Avocat, journaliste et écrivain français, il acquit la célébrité sous Napoléon Ier par sa critique spirituelle et parfois acerbe et son amour de la gastronomie. Sous le Consulat, il commence la publication de l'Almanach des Gourmands (ancêtre des guides gastronomiques, " guide dans les moyens de faire excellente chère "), qui contient tout ce qu'il convient de savoir à cette époque en matière de gastronomie et qui va connaitre de nombreuses réimpressions. Il se retire au château de Villiers-sur-Orge, dans l'Essonne, où il passe les quinze dernières années où il se livre à la mystification des invités qu'il reçoit, le bâtiment étant équipé d'ouvertures secrètes, de trappes et de machineries comme un théâtre.
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