Lot n° 110

FORAIN (Jean-Louis) - CARAN D’ACHE. — psst…! — Paris : Librairie Plon, 1898-1899. — 85 fascicules en 2 volumes in-folio, 413 x 280. — Bradel demi-maroquin rouge à coins, dos lisse, couverture conservée, étui (E. Carayon).

Estimation : 800 - 1000
Adjudication : 2125 €
Description
Collection complète des 85 numéros de ce journal hebdomadaire satirique antidreyfusard publié par le peintre Jean-Louis Forain (1852-1931) et le dessinateur Caran d’Ache (1859-1909). Il parut du 5 février 1898 au 16 septembre 1899, coïncidant avec la fin de l’affaire Dreyfus, depuis le procès d’Émile Zola devant la cour d’assise de la Seine jusqu’à la fin du procès en révision d’Alfred Dreyfus.
Chaque numéro est composé de deux feuillets illustrés de caricatures en noir des deux artistes.

Selon Bertrand Tillier, dans Les artistes et l’affaire Dreyfus : 1898-1908 : 
« Forain et Caran d’Ache jouissaient déjà d’une solide expérience de l’image et de ses qualités propres… Le sous-titre du psst…! vantait […] la collaboration de deux caricaturistes aussi expérimentés que réputés […] et s’il insistait aussi sur l’exclusivité des images, il vantait la complémentarité des registres et des manières de Forain (« l’ironie amère, le trait qui perce, la légende qui mord ») d’une part, et de Caran d’Ache (« l’actualité mise en images pittoresques, quand elle n’est pas traitée en manière de tableau ») d’autre part. En effet, le psst…! chercha à concilier deux univers graphiques, deux tonalités satiriques et deux visions de l’affaire Dreyfus, que réunissaient des opinions antisémites, xénophobes, germanophobes, catholiques, nationalistes, militaristes, antirépublicaines, antinaturalistes et antizoliennes.

Les deux dessinateurs avaient des sujets de prédilection que la spécificité de l’Affaire rendait compatibles : Caran d’Ache était fasciné par le monde militaire, tandis que Forain était obsédé par la justice, au point que certains le reconnurent comme un héritier du Daumier des Gens de justice.
En outre, là où Forain était incisif, sombre et volontiers tragique, Caran d’Ache était plus anecdotique et volubile, tout en se voulant drôle et léger » (Les artistes et l’affaire Dreyfus : 1898-1908, Champ Vallon, 2009, pp. 199-200).

UN DES 75 EXEMPLAIRES SUR JAPON, très bien relié par Émile Carayon, complet des couvertures imprimées en rouge et des titres.

Exemplaire très bien conservé.

─ Provenance : 
- Bastide de La Pomme (Docteur Simon de Marseille), avec ex-libris.
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