Lot n° 1204

CHUMANN Robert (1810-1856). — L.A.S. « Robert Schumann », Dresde 11 août 1850, [à l’éditeur de musique Johann August ANDRÉ] ; 2 pages in-8 ; en allemand.

Estimation : 4 000 - 5 000 €
Adjudication : 4 940 €
Description
Belle lettre sur son projet de Bunte Lieder, soulignant l’attention extrême que Schumann portait à la publication de ses œuvres.

« Sie erhalten befolgend ein Heft von acht Liedern meistens heiteren Inhalts. Ich wünsche, daß sie Ihnen zusagen. Wo nicht, so senden Sie mir sie baldmöglichst zurück, und ich Ihnen dann das vorausbezahlen Honorar remittiren werde. Für eine gefällige äußere Austattung, tragen Sie wohl Sorge. Daß die Titel der einzelnen Lieder mit auf dem Titel genannt würden, finde ich zweckmäßig. Bei zweiseitigen Liedern wäre darauf zu achten, daß keine Umwendestellen darin wären. Wenn der Stich bei S[eit] 4 angefangen und das 5te Lied auf 5 Seiten ausgedehnt wird, fügt es sich am besten. Für Revision der Lieder bitte ich Sie mir in jedem Fall zu senden. Bis zum 26ten bin ich noch hier ; später in Düßeldorf. Ob ich in Ihre Nähe jetzt komme, vermög’ ich im Augenblick noch nicht zu bestimmen. Sollte es sein, so werde ich es Ihnen von Frankfurt aus weißen lassen »...

─ Traduction : « Recevez ci-joint un cahier de huit lieder pour la plupart d’une teneur gaie. Je souhaite qu’ils vous plaisent. Sinon, renvoyez-les moi le plus tôt possible, et je vous rembourserai alors l’avance. Prenez bien soin d’une présentation agréable. Je trouve pratique que les titres de chaque lied soient indiqués au titre. Pour les lieder de deux pages, il faudrait faire attention à ce qu’il n’y ait aucune page à tourner au milieu. Quand la gravure sera commencée jusqu’à la page 4 et que le 5e lied occupera 5 pages, cela se trouvera au mieux. Pour la vérification des lieder, je vous prie de toute façon de me faire un envoi. Je suis encore ici jusqu’au 26 ; après à Düsseldorf. Je ne peux pas encore déterminer actuellement si je viens maintenant près de chez vous. Si cela devait être, je vous le ferai savoir depuis Francfort »...
[Schumann propose ici un choix de lieder habités par la joie. L’éditeur André avait sollicité Schumann à plusieurs reprises à partir de l’automne 1849, allant jusqu’à lui payer une avance de 15 louis d’or, mais avait rejeté tous les envois du compositeur. Schumann envoya finalement en août 1850, accompagné de la présente lettre, un ensemble de huit « bunte Lieder » (« chants colorés »). Composés d’avril à août 1850, ils s’accordaient par leur humeur radieuse, tranchant avec la production habituelle du compositeur. Par une lettre du 17 août 1850, André les refuserait également, ce qui obligea Schumann à rembourser à regret l’avance reçue. Les « bunte Lieder » de ce recueil, qui aurait dû porter le numéro d’opus 92, furent par la suite intégrés séparément dans d’autres recueils : quatre d’entre eux sous les nos 2, 3, 4, 5 dans le volume III des Lieder und Gesänge (op. 77), publié en mars 1851 chez Friedrich Wilhelm Whistling à Leipzig ; trois autres sous les nos 1, 2 et 5 dans le volume des Fünf heitere Gesänge (op. 125), publié en mars 1853 chez Theodor Heinrichshofen à Magdeburg ; et un dernier sous le n° 4 dans le volume des Lieder und Gesänge (op. 127), publié en janvier 1854 chez Wilhelm Paul à Dresde.]
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