Lot n° 1198

SAUGUET Henri (1901-1989). — MANUSCRIT MUSICAL autographe signé « Henri Sauguet », Le Concerto d’Orphée pour violon et orchestre, 1953 ; 95 pages in-fol., en cahiers.

Estimation : 7 000 - 8 000 €
Adjudication : 8 060 €
Description
Partition d’orchestre de ce beau concerto pour violon.

Commande de la Südwestfunk de Baden-Baden, le Concerto d’Orphée fut composé par Sauguet dans le premier semestre de 1953, et créé le 26 juillet 1953 au Festival d’Aix-en-Provence, par Adolf Bus au violon, avec l’Orchestre de la Südwestfunk de Baden-Baden dirigé par Hans Rosbaud ; la création parisienne eut lieu le 21 novembre 1961 au Théâtre des Champs-Élysées, par Devy Erlih, avec l’Orchestre National dirigé par Manuel Rosenthal. D’une durée de 25 minutes, il fut publié par Heugel en 1954 et dédié « Au Docteur Heinrich Strobel et à Hans Rosbaud ».

« Le Concerto pour violon et orchestre est dit “d’Orphée”. Une fois de plus, il fait remarquer la nécessité dans laquelle se trouve Sauguet de posséder, au départ de chaque œuvre nouvelle, une idée poétique qui en, donne le point de départ, qui n’a rien d’un argument et aide simplement le compositeur à se trouver en état de grâce.

Le Concerto d’Orphée fut créé en 1953 au cours du Festival d’Aix-en-Provence. Aucune intention descriptive dans ces pages qui ne se réfèrent au mythe essentiel de la musique que pour y trouver leur élan. Le rôle du soliste peut, en effet, être rapproché de celui du héros légendaire, organisant peu à peu les sons. D’un chaos orchestral (chaos très élaboré, est-il besoin de le préciser ?) le violon se détache peu à peu et prend sa propre importance. C’est alors une mélodie offerte au soliste qui, tour à tour tendre, véhémente ou énergique, prend possession de l’ouvrage et le domine, accompagnée par l’ensemble orchestral, jusqu’à la grande cadence terminale. Les mouvements de ce Concerto sont enchaînés comme s’il s’agissait d’une vaste improvisation au cours de laquelle le violon se voit chargé de sa mission fondamentale, qui est de chanter » (France-Yvonne Bril).

Le manuscrit est noté à l’encre noire sur papier Max Eschig à 24 lignes ; il présente quelques ratures et corrections, et des grattages ; il est signé et daté en fin « Paris Janvier, juin 1953 ». Il a servi de conducteur et porte de nombreuses annotations au crayon rouge et bleu. Le dernier feuillet a été refait (la page 95 est en double, avec la nouvelle version insérée dans le manuscrit).

L’orchestre comprend : 2 flûtes (et piccolo), 2 hautbois (et cor anglais), 2 clarinettes (et clarinette basse), 2 bassons, 2 cors, trompette, trombone, timbales, percussion, harpe, et cordes.
Les mouvements s’enchaînent : Allegro giusto, Andante gracioso, Lento quasi adagio, Allegro scherzando.

─ Discographie :
- Louis Kaufman, Orchestre de l’ORTF, dir. Jean-Michel Leconte 1955 (Music & Arts 1989).
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