Lot n° 1139

INDY Vincent d’ (1851-1931). — MANUSCRIT MUSICAL autographe signé « Vincent d’Indy », Le Mystère de Saint Christophe, 1908-1913 ; un carnet in-8 de texte de 40 pages, et 9 cahiers in-fol. (36 x 27 cm) comprenant 9 titres, une liste des...

Estimation : 4 000 - 5 000 €
Adjudication : 4 940 €
Description
personnages et 93 pages de musique ; le tout au crayon.
Manuscrit complet en premier jet du livret et de la particelle de son opéra La Légende de Saint Christophe.

Drame sacré en 3 actes et 8 tableaux, La Légende de Saint Christophe est l’œuvre la plus ambitieuse de Vincent d’Indy pour le théâtre lyrique. Fruit d’un long mûrissement, son troisième opéra (op. 67) fut en définitive composé de 1908 à 1913, essentiellement durant le repos des trêves estivales, mais ne vit son orchestration achevée qu’à l’automne 1915. Si Vincent d’Indy en joua des extraits au piano pour ses amis dès 1912, il ne livra cette œuvre que progressivement au public, en publiant en 1917 chez Rouart, Lerolle et Cie, La Queste de Dieu, « symphonie descriptive extraite de La Légende de Saint-Christophe », tandis que la partition complète fut publiée en 1918 chez le même éditeur. L’opéra fut enfin créé le 9 juin 1920 au Palais Garnier dans des décors de Maurice Denis.
La Légende de Saint Christophe est construite sur le modèle du « mystère » (c’est le titre figurant sur le manuscrit du livret et de la particelle) médiéval en une suite de tableaux avec récitant, et sur un argument emprunté à la Légende dorée de Jacques de Voragine, transposée dans les Cévennes. Le compositeur, qui a rédigé lui-même le livret, y met en œuvre, cependant, le résultat de ses recherches sur le drame wagnérien et les œuvres lyriques de Berlioz, et le désir d’opérer une synthèse des arts telle qu’elle se dégage du théâtre symboliste d’avant-garde ; il travailla ainsi en étroite collaboration avec son ami Maurice Denis pour les décors.

Le livret, sous forme d’un carnet cousu (18,5 x 11,5 cm) de 40 pages remplies d’une minuscule et fine écriture au crayon, est intitulé Le Mystère de Saint-Christophe, avec la note : « première esquisse ». Il présente des ratures et corrections, avec d’importants passages biffés, et trois thèmes musicaux notés dans la marge et à la fin.
La particelle, pour voix et piano avec didascalies, comprend 9 cahiers, chacun signé du monogramme du compositeur sur la page de titre et en fin de cahier, avec indication des temps d’exécution, datés du 20 juillet 1908 au 15 décembre 1913, notamment de son château des Faugs (près de Boffres en Ardèche) et de Tamaris. Le manuscrit de premier jet, finement écrit au crayon d’une écriture serrée sur papier à 26 lignes, en double pagination (séparée et continue), présente des ratures et corrections, des suppressions et additions, dont 3 passages sur collettes, ainsi que des indications comme « à revoir », « à retrancher », « plus long », etc.

[1] Prologue et 1ère scène de l’acte I (13 p.), 16 août-16 septembre 1908.
[2] Ier acte, Scène II (7 p.), 14 juillet-4 septembre 1909.
[3] Acte I, Scène III (12 p.), 5-28 septembre 1909 et 16 juillet-4 août 1910.
[4] Acte II. Prologue et Scène I (Symphonie) (7 p.), 26 août-9 septembre 1910.
[5] Acte II, Scène 2 (11 p.), juillet-août 1911.
[6] Acte II, Scène III (8 p.), Tamaris 31 décembre 1911.
[7] Acte III, Prologue et Scène I (10 p.), Les Faugs 19 juillet-29 août 1912.
[8] Acte III, Scène 2 (12 p.), Les Faugs 2-24 septembre 1912.
[9] Acte III, Scène 3 (11 p.), Les Faugs Tamaris 15 décembre 1913 ; à la fin, récapitulatif des tonalités et durées de chaque scène, soit trois heures en tout, et liste des personnages.

Le titre du 1er cahier porte cet envoi à l’encre : « à Jacques Lerolle en très amical souvenir son bien affectionné Vincent d’Indy. Janvier 1921 ». [Fils du peintre mélomane Henry Lerolle et neveu du compositeur Ernest Chausson, Jacques Lerolle (1882-1944) s’associa en 1908 avec Alexis Rouart (1869-1921) pour créer la célèbre maison d’éditions musicales Rouart, Lerolle et Cie, qui publia la partition de cet opéra.

─ On joint le manuscrit autographe signé du début du Prologue en partition d’orchestre (1 page in-fol. à l’encre, 8 mesures).
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