Lot n° 131

SENGHOR (Léopold Sédar).

Estimation : 300 - 400 EUR
Adjudication : 125 €
Description
3 lettres et une carte signées à l'écrivain Michel de Saint-Perre. 1980-1984 et s.d. Dakar, 8 octobre 1980. Critique favorable circonstanciée du livre de son correspondant Le Milliardaire. Léopold Sédar Senghor était alors président de la République du Sénégal.
— Lettre signée à l'écrivain Michel de Saint-Pierre. Paris, 30 mars 1982. « J'ai bien reçu votre dernier roman intitulé Docteur Erikson. Je l'ai lu, pour ainsi dire, d'un seul trait. En effet, la semaine dernière, j'en ai lu la moitié de Paris à Amman, et la deuxième moitié d'Amman à Paris. Ce qui m'a d'abord frappé, et que j'ai aimé, c'est la Normandité de votre livre, très précisément l'évocation de la Normandie : de son ciel, de sa terre, surtout de ses jardins avec leurs arbres, leurs fleurs, leurs oiseaux : "Un merle invisible imitait pendant quelques instants le rossignol, puis il laissait éclater son trille – et le chant s'enroulait au soir comme une vrille de vigne. Et les bois sentaient la vie, la vie obscure et chaude, juste avant l'orgueil de l'été." J'ai admiré votre art qui m'a fait revivre, dans ma chair et mon âme, comme à travers les sens, la tendresse spirituelle, parce que sensuelle, de notre Normandie [Senghor avait épousé une femme issue d'une famille de vieille noblesse normande, et avait acquis une maison près de Caen.] S'agissant de la thèse que vous avez développée dans votre roman, j'ai été d'autant plus convaincu que, depuis l'indépendance du Sénégal, nous avons créé, non seulement un nouvel art et une nouvelle littérature de langue française, mais aussi une nouvelle médecine par symbiose de la médecine traditionnelle, négro-africaine, et de la médecine scientifique moderne... »
— Dakar, 15 février 1984. Belle critique littéraire de deux poèmes que lui a envoyés son correspondant : « ... C'est le poème en prose que j'ai aimé le plus. Il y a, dans celui-ci, un nescio quid de léger, d'aérien, de rêveur comme dans les "contes des veillées noires" de mon enfance. Il y a là, j'ai dû vous le dire déjà, une poésie qui circule dans tous vos romans et qui les anime au sens étymologique du mot... »
— S.d. Vœux de nouvel an. Illustration en couleurs reproduisant une œuvre de Boubacar Diallo. Carte contresignée par son épouse Colette Hubert.
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