, à l'encre violette, sous chemise demi-maroquin noir moderne.
APRES LE SUCCÈS DE LA JEUNE PARQUE, VALÉRY CÉLÈBRE LA FORME ET LA MUSICALITÉ DE LA COLONNE ANTIQUE.
Sur l'insistance d'André Breton, Valéry donna à la nouvelle revue Littérature son poème Cantique des colonnes, qui y parut dans le n° 1 (mars 1919), dédié au poète Léon-Paul Fargue. Admiré par les jeunes dadaïstes, il se verra, le mois suivant, célébré dans la librairie d'Adrienne Monnier par Breton et Gide. Après La Jeune Parque (1917), Cantique des colonnes constitue la rentrée poétique de Valéry. En 18 strophes d'un rythme classique soutenu, il développe un lyrisme à la fois intellectuel et sensuel:... Servantes sans genoux,
Sourires sans figures
La belle devant nous
Se sent les jambes pures.
Nos antiques jeunesses
Chair mate et claires ombres
Sont fières des finesses
Qui naissent par les nombres...
Écrit à l'encre violette, le texte est réparti en deux colonnes sur la première page comme une évocation du titre. Le manuscrit donne le texte de cette première version, qui comporte diverses variantes de ponctuation, et deux variantes de mots (voir Œuvres, Pléiade, t. I, p. 116-118, et p. 1650-51). Après sa parution dans Littérature, le poème sera repris, avec quelques corrections, dans le recueil Charmes (1922).