Paris, Levavasseur, Urbain Canel, 1830. 2 tomes en un volume in-8, maroquin citron à long grain, larges fleurons d'angle reliés par des jeux de filets, dos lisse orné de filets et fleurons dorés, triple filet intérieur, tranches dorées, étui (Reliure de l'époque).
ÉDITION ORIGINALE. On y remarque entre les pages 207 à 210 une fantaisie typographique illisible dont Balzac donne une explication humoristique au début du feuillet d'errata.
SPLENDIDE EXEMPLAIRE, RELIE PAR UN GRAND MAITRE DE L'EPOQUE.
Cette reliure, particulièrement séduisante par sa couleur et la qualité de son décor, est vraisemblablement de Purgold ou de Vogel.
On joint UNE TRES BELLE LETTRE AUTOGRAPHE DE BALZAC adressée à Charles Sédillot, rue des Déchargeurs, n°10 à Paris, datée de Tours, 25 Juin 1830 (2 pages et demie in-12): Mon cher cousin, ce n'est qu'aujourd'hui et qu'ici que j'ai pu prendre connaissance de la lettre que vous avez eu la bonté de m'écrire et de deux de M. Galisset au sujet de la collection des bois. Il est inutile de vous expliquer comment j'ai voyagé jusqu'en Bretagne et que je n'en suis de retour qu'aujourd'hui, j'ai été voir des lieux, des sites pour un roman sur la Vendée, voilà le fait. [...] Vous comprenez, mon bon cousin, que la chose la plus essentielle est de me laisser mon temps bien franc pour travailler et que comme je n'ai rien, les points de droit et de fait bien fixés par moi, mon opinion donnée, ma présence est inutile. Si ma mère veut une procuration, je la lui enverrai. Adieu, mon bon cousin, cette fois je ne veux pas quitter d'ici où je suis parfaitement bien, tranquille, inspiré, pas chèrement logé et nourri, que je n'ai fait de l'ouvrage pour une bonne somme [...].
Charles Sédillot, négociant à Paris, avait été chargé par la mère de Balzac de liquider la faillite de son cousin et de désintéresser les débiteurs de l'imprimerie. Dans une lettre adressée à Sédillot le 20 juillet 1829, Balzac fait allusion au Dernier Chouan publié en mars précédent. Depuis le 1er septembre, il travaille à la Physiologie du mariage dont il avait promis le premier tome à Levavasseur pour le 10 novembre.
Le séjour en Bretagne auquel il fait référence doit être celui qu'il fit en compagnie de Madame de Berny. Ils avaient remonté la Loire en bateau, et étaient allés au Croisic. Il a confié son enthousiasme à Victor Rabier, directeur de La Silhouette, dans une lettre datée de La Grenadière, le 21 juillet 1830.
Mais, rentré en Touraine, Balzac écrivit le Traité de la Vie élégante. Ce n'est que bien plus tard qu'il publia Un drame au bord de la mer (qui se déroule au Croisic), daté du 20 novembre 1834, puis Béatrix, paru dans Le Siècle du 1er au 26 avril et du 10 au 19 mai 1839 (et en 2 volumes chez Souverain). Quant au roman sur les guerres de Vendée, qui devait s'intituler Les Vendéens, il demeurera à l'état de projet.
Manque angulaire au feuillet 71-72, sans atteinte au texte. Le premier feuillet de table a été collé à la charnière sur le second. Rousseurs à quelques feuillets. Dos un peu passé. Petite restauration à un mors.