Lot n° 17

BRETON ANDRÉ (1896-1966) — Correspondance autographe signée d' André BRETON adressée à André PARIS. — Nantes, Saint-Dizier, 1915-1917, 17 pièces autographes signées à l'encre sur papier.

Estimation : 12 000 - 15 000 €
Adjudication : 13 000 €
Description
Plein maroquin noir, signature reproduite de l'auteur, poussée à froid sur les deux plats, l'une d'elles peinte en rose, dos lisse avec le titre en lettres à froid peintes en rose, chemise demi-maroquin noir à rabats, étui bordé (signée de Daniel Mercher).

EXTRAORDINAIRE CORRESPONDANCE LITTÉRAIRE DES TOUT DÉBUTS DU FONDATEUR DU SURRÉALISME, DANS LAQUELLE IL EST QUESTION DE SES INFLUENCES POÉTIQUES: MALLARMÉ, LAFORGUE, RIMBAUD, VALÉRY, APOLLINAIRE, ETC., DE SES FRÉQUENTATIONS: FRAENKEL, ROYÈRE, ARAGON... AINSI QUE DE SES RENCONTRES AMOUREUSES, DE SA VIE D'ÉTUDIANT EN MÉDECINE HÉSITANT ENTRE DEVENIR ALIÉNISTE OU POÈTE. — 17 pièces autographes dont: 13 lettres, 33 pages (17 in-8, 14 petit in-4 et 2 in-12) ; 3 cartes postales au format in-12 ; 1 carte de visite (8 x 5,50 cm).

La plupart des lettres sont en bon état, avec des marques de pliures accentuées, des traces de salissure et d'usage, ainsi que quelques mouillures; une carte postale, écrite au crayon, est très atténuée. 2 photographies originales en noir et blanc, au format 12 x 17 cm, montrant André Breton interne en neurologie à l'hôpital de Saint-Dizier, toutes les deux datant de novembre 1916. L'une des deux photographies, inédite, porte au verso une dédicace autographe signée d'André Breton à André Paris :
«À André Paris/ affectueusement/André Breton/novembre 1916»; la seconde montre l'écrivain en compagnie de son ami et d'autres internes, avec la date autographe de Breton au verso: elle a été reproduite dans l'ouvrage André Breton, La Beauté convulsive (Musée National d'Art Moderne, Centre Georges Pompidou, 1991, p.88). Bon état (légèrement écornées, avec infime manque angulaire à l'une d'elles). Les lettres (sauf 3 d'entre elles ainsi que les photographies) sont montées sur onglets et reliées en un volume in-folio.
Dans une lettre, Breton recopie un poème de Jules Laforgue. Au verso d'une autre, Breton recopie son poème Coqs de Bruyère qui sera publié en 1919 dans son premier livre Mont de Piété. Il s'agit vraisemblablement ici du premier jet du poème (août 1916). «le lundi 9 octobre 1915, à Nantes/dans la matinée», avec en épigramme une citation de Mallarmé: «L'hiver lucide/S.M.»: «Mon cher ami/votre carte, avec le souvenir précieux de votre amitié, ne m'est parvenue qu'hier. L'illumination d'un voyage à Paris jetait comme de petits halos dans un brouillard. Aucune impression bien dominante: une compassion infinie à des souffrances théâtrales, l'angoisse de silences redoutés. Votre lettre est venue seule, secourablement. Alors j'en ai goûté tous les termes, implorant d'eux une consolation imprécise et très rare, comme de telle piqûre... (ne faites pas attention à la rhétorique fade de ces mots). (...) Si vous saviez comme j'éprouve, en ce présent la vanité de toute action strictement artistique ! Vivre, oh ! voyez-vous... ce serait si beau ! (...) Les figures qui peuplent incessamment mon rêve n'ont pas dans leurs cheveux, la fleur balsamique qu'il me faut. Les Thyra, les Salomé, les Bilitis... Les Régine ! (...)».
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