Lot n° 399

CHAR, René — Réunion de 34 lettres autographes, dont 33 signées. — L’Isle-sur-la-Sorgue, Avignon, Paris, Bruxelles, 1937. — In-folio (30,2 x 25,1 cm), reliure souple de chagrin rouge, étui (C. de Séguier). — 66 p. sur 27 ff. et 8...

Estimation : 2 800 - 3 500 €
Adjudication : 4 800 €
Description
doubles ff. in-8 et in-12 (dimensions diverses), en un vol. in-folio. Lettres montées sur onglets, sous serpentes.
Importante correspondance amoureuse et poétique à Irène Hamoir : 34 lettres autographes dont 33 signées.

À l’été 1937, René Char invite le poète surréaliste belge Louis Scutenaire et son épouse, Irène Hamoir, à passer quelques jours chez lui, à Céreste.

De cette rencontre naît une fulgurante passion amoureuse entre René Char et Irène Hamoir, qui dure plusieurs mois. La distance qui sépare les deux amants exacerbe les sentiments de Char : « Irène, Irène, Irène je t’aime. Je t’aime, je t’emporte en moi. Je te prends en moi. Je t’aime. Qui te parle ? Un homme qui vient de naître, bâti à vie à mort d’amour d’amour nouveau, d’amour infini. […] Je t’aime, crois en l’homme que tu transfigures, qui ne veut et ne peut être fort que de toi, que en toi. Je t’aime. Je t’aime. Je t’aime. »

À travers ces lettres, emplies d’un lyrisme exalté, c’est aussi le poète qui s’exprime : « Je ne veux pas t’étreindre, je veux que ta source donne à ma bouche toute la vie. Je veux qu’il ne soit pas un sommeil dont tu t’absentes, je veux enfin que le monde qui m’assaille passe tout entier par Toi. »
Parfois, la passion atteint un tel sommet qu’elle confine à la jalousie : « Tu vas répondre immédiatement à cette lettre, entends tu. Dire que tu crois en moi, que tu ne décrieras plus, que fini à jamais les autres. »

Sont également reliés dans cet album : deux télégrammes, deux cartes postales dont une signée, 26 enveloppes, et un morceau d’une nappe en papier.

♦ Magnifique correspondance enflammée où le poète s’exprime autant que l’amant, où l’intime devient véritable prouesse littéraire.

Quelques taches, traces de pliures, déchirures marginales, traces d’anciennes réparations à l’adhésif.
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