Brouillon de réflexions sur la peinture, biffé, avec quatre dessins au verso.
«Il n'y a rien à dire de la peinture, si ce n'est pour entendre ce que l'on écoute. On regarde la peinture pour Voir. Voir n'est pas réfléchir à ce que l'on regarde. [...] Comment peindre des images qui n'invitent pas la Pensée à se distraire ? [...] Je ne connais qu'une seule conception de l'art de peindre qui réponde à cette question: celle qui me fait veiller à peindre des images qui montrent les choses du monde dit réel de manière à ce qu'elles ne correspondent plus à des idées ni à des sentiments.
[...] Seules les images qui montrent les choses - débarrassées de leurs points d'interrogation - me semblent devoir être peintes. Ces images montrent les choses et ne “représentent” rien, ni personne. C'est nous-mêmes qui devons les “représenter”, c'est- à-dire, être - comme elles - le Mystère, qui ne pose pas de questions»...
Les dessins au verso, au stylo noir, probablement des idées de tableaux, représentent un rocher, un cercueil avec une lyre, un tronc d'arbre d'où pousse une rangée d'arbres, et un personnage barbu en buste, avec pipe et chapeau.