Lot n° 210

*Alexandre-Balthazar-Laurent GRIMOD DE LA REYNIÈRE (1758-1838) gastronome et littérateur. L.A.S., à l’abbaye de Domêvre par Blamont 21 septembre 1787, à sa cousine Madame Angélique MITOIRE à Monceau ; 2 pages in-4 d’une écriture serrée, adresse (f. d’adresse en partie découpé, un bord légèrement effrangé restauré).

Estimation : 300 - 400 EUR
Description
*Alexandre-Balthazar-Laurent GRIMOD DE LA REYNIÈRE (1758-1838) gastronome et littérateur. L.A.S., à l’abbaye de Domêvre par Blamont 21 septembre 1787, à sa cousine Madame Angélique MITOIRE à Monceau ; 2 pages in-4 d’une écriture serrée, adresse (f. d’adresse en partie découpé, un bord légèrement effrangé restauré).

Belle lettre à sa cousine dont il était amoureux, alors que son père l’a fait enfermer dans un couvent. Il a reçu sa lettre avec plaisir : « J’ai vu que vous me conserviez la même amitié […] Il a bien fallu se réduire avec vous à ce sentiment, puisque vous en avez constamment dédaigné un plus tendre […] et si vous ne voyez pas un tendre amant dans votre cousin, vous y trouverez au moins un ami veritable prêt à se sacrifier […] pour votre bonheur »… La nouvelle de RETIF DE LA BRETONNE dont il lui a parlé ne figure pas dans son recueil des Contemporaines, mais dans celui des Françoises : « j’y suis désigné sous le nom de Reinette. […] J’ai grondé M. Retif de m’avoir ainsi historié sans m’en prévenir ; grondez le de votre côté de vous avoir mariée à un homme que vous n’avez jamais trop aimé. Il sera bien flatté de recevoir de votre part une marque de souvenir, car il ne parle jamais de vous qu’en accompagnant votre nom des épithetes de celeste et d’incomparable. Il pourra même vous apporter son livre lui même si vous le désirez » ; il donne son adresse… Quant à lui, sa situation est toujours la même, « et moi qui me suis fait des études et des plaisirs conformes à ma situation, je trouve ma position très supportable. J’ai perdu toute idée d’ambition, de grandeur, de célébrité et de singularité. Je vous dirai même, en confidence, que tournant mes vues vers le repos et l’obscurité, j’ai des projets d’établissement qui me fixeront irrévocablement en province »… Il se désole des mauvaises affaires de M. Charles MITOIRE (mari d’Angélique), qui a toujours préféré des emplois incertains et précaires à des situations qui les eussent mis à l’abri de tous les événements. Il faut maintenant attendre que la situation soit plus favorable. « Voilà M. de BRETEUIL culbuté. C’est un grand bien pour tout le monde. […] il m’a fait le plus de mal qu’il a pu, m’en voilà bien vengé, et par sa disgrâce, et par le mépris qui l’a suivi. Les grands qui abusent de leur autorité sont punis tôt ou tard, et alors ils tombent dans l’avilissement » ; et il cite un mot de DUCLOS… Il s’inquiète de la situation de sa cousine et l’encourage à partir de Paris pour aller vivre auprès de sa chère famille. Il la quitte en l’embrassant « comme je vous aime, c’est-à-dire de tout mon cœur »…
Partager