Lot n° 309

LA MONNOYE (Bernard de). Noëi Borguignon de Guil Barözai ; quatreime édiction. Don le contenum at an Fransoi aipré ce feuillai. Ai Dioni, ché Abran Lyron de Modene, 1720. In-12, basane brune, dos à nerfs, compartiments très bien ornés de...

Estimation : 400 / 500
Adjudication : 600 €
Description
fleurons dorés, pièce de maroquin rouge, tranches mouchetées, dentelles sur les coupes, armes dorées sur les plats (reliure de l'époque). (4 feuillets non chiffrés – 416 pages, 36 pages de musique et 7 pages d’éloges, la page 405 est chiffrée à l’envers).
C’est le Président Bouhier qui finança cette édition des Noëls bourguignons, la quatrième, selon la tradition ; c’est de loin, la plus importante, puisqu’elle apporte le glossaire, qui est d’un intérêt capital. Mais il existe de folles contestations sur les tirages de ce livre. Peignot, fort érudit, mais souvent si « inventeur », dit qu’il existe 9 éditions à la date de 1720, toutes portant la mention « quatreime édiction » ; c ‘est une plaisanterie toute bourguignonne. Bernard de la Monnoye (15 juin 1641-15 octobre 1728), bien que fils d’un pâtissier dijonnais, était d’une folle érudition, très versé en, toutes langues, en particulier en patois bourguignon, qu’il élève ici à la hauteur d’une langue, alors très proche du parler populaire français. Écrits à l’imitation des noëls du XVIème siècle, qui se chantaient aussi bien aux veillées qu’au cabaret « ces noëls furent composés l’an 1700 en la rue Tillot, en 1701 en la rue Roulote et 5 autres noëls composés depuis », avec une anthologie des noëls précédents, la chanson sur le passage du Duc de Bourgogne à Dijon en 1703 est un chef-d’œuvre : « L’apologie de Noël », écrit après l’examen des noëls en Sorbonne. Barözai était le nom d’un vigneron qui portait un bas de couleur rose, ce nom fut ensuite étendu à tous les vignerons de la ville de Dijon. La verve de la Monnoye parait naïve, mais elle est très malicieuse (le sel bourguignon), c’est ce qui assura un énorme succès à ses vers. Ils furent chantés à la cour, où l’on découvrit cette langue avec délices, sur des airs de Lulli ; ces malins cantiques accompagnaient bien les vins du même cru. Dans ce précieux glossaire de 300 pages se trouvent fixés, et largement commentés, tous les termes fort pittoresques qui accompagnent le vigneron bourguignon dans sa vie quotidienne : beaucoup de ceux-ci concernent la vigne et les buveurs. Bel exemplaire aux armes d’Etienne Claude de Marivetz, Seigneur et Baron de Rouelles et du Charney, célèbre physicien « paradoxal ». Né à Bourges en 1728. Cette provenance est très rare.
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