Lot n° 96

CABANON (Emile). Un roman pour les cuisinières. Paris, Renduel, 1834. In-8, plein chagrin aubergine, dos à nerfs, filets, cadres et points dorés, décors à l’orientale dorés, entourés de motifs à froid sur les plats, tranches dorées...

Estimation : 300 / 400
Adjudication : 1 500 €
Description
(reliure de l’époque). 283 p., 12 p.
Unique et très rare édition (Asselineau la donne, au siècle dernier, comme introuvable). C’est un des romans (le seul de l’auteur) les plus étranges dans le genre frénétique ; le sujet est insensé et plein de fantaisie, d’un romantisme éperdu ; la forme très moderne est encore surprenante ; on y apprend que le héros « est allé au Café de Paris. Il n’y a rien mangé de bon », « qu’il a une cuisinière, la première élève de Monsieur Sibiot de Marseille… elle a d’admirables secrets dans son art… ». Le roman se termine par l’extraordinaire recette des « cailles à la clémentine », accompagnées de patates fraîches blanchies au vin de Madère et sautées dans de la graisse de tortue… « Les plumes doivent rester adhérentes au caramel » (cette pièce « figure au second service, pour acolyte du rôti principal »). Depuis le passage des surréalistes, ce texte, dont c’est la seule édition, est encore bien plus recherché. Très beau frontispice (qui manque à la majorité des exemplaires) gravé sur bois par Camille Rogier, sur chine volant. Champfleury consacre un chapitre entier à cet ouvrage dans « les vignettes romantiques » (p. 169-182). Le livre fait défaut aux réunions romantiques de Noilly et d’Escoffier. Très bel exemplaire ; certainement le seul en reliure pleine de l’époque ; ex-libris du célèbre « bibliophile Jacob » c’est à dire Paul Lacroix ; contemporain de l’auteur.
Partager