Lot n° 124

COCTEAU JEAN

Estimation : 1 000 - 1 500 EUR
Adjudication : 900 €
Description
4 L.A.S. «Jean Cocteau» et un TAPUSCRIT signé avec corrections autographes, 1952-1954, à Marc-Gilbert
GUILLAUMIN dit MARC'O; 4 et 3 pages in-4.
St Jean Cap Ferrat 9 septembre 1952. Il lui envoie un article: «Si l'article vous intéresse, publiez-le»... - Le TAPUS CRI T, Usage externe, encourage la liberté de création et le renouveau de la scène artistique: «La jeunesse, et elle a raison, ne peut ni ne doit se résoudre à passer de la scène dans la salle. D'un jeu d'acteur aux fauteuils d'orchestre.
Elle est mouvement. Le piège qui la menace est l'École. Dès qu'un mouvement devient École, il se fige et l'artiste debout, s'asseoit. C'est difficile de vivre debout, de manger debout, de dormir debout, je vous l'accorde. Un Mouvement en arrive presque toujours au dogme, fût-ce celui de la liberté qui prend vite allure d'esclavage. Libre de n'être pas libre. C'est la formule américaine. Car la jeunesse iconoclaste se sculpte une idole de résultats. Arriver où ? À quelle heure ? Je vous le demande. On ne part ni on arrive. On est»... Égratignant au passage
Mauriac, il termine par un quatrain, également intitulé Usage externe: «Je résiste assez mal à la chute des corps/Mon âme se repose assise entre deux chaises/À ma table invité, je suis le chiffre 13/Et le sommeil m'encombre avec ses vieux décors». [L'article paraîtra dans le n°3 de la revue Le soulèvement de la jeunesse, fondée par Marc'O]. - 28 septembre 1952. «Vous avez, j'en suis sûr, très bien deviné que mes réserves ne sont pas des réserves mais sont un mécanisme d'effluves qui disparaissent (dont l'efficace disparaît) dès qu'on les constate. J'ai toujours peur, un matin, par distraction de raser mes antennes. Saviez-vous qu'une oreille malade pousse des poils pour se défendre. Il est probable que je mourrai debout»... Et à propos de son article: «J'ai fait ici un très gros travail. [...] L'article était surtout une preuve de l'amitié que je vous porte. Un signe»... Samedi [1954]. Après un rendez-vous manqué: «Je peux dire sincèrement que je regrette d'avoir à vous reprocher une mauvaise grâce qui ne vous ressemble pas. J'ai été très malade et je le suis encore. Il est vrai qu'on n'a pas le droit d'être malade. Au reste, malade, je travaille et répète La Machine infernale après midi et soir»... [Autriche] 17 février 1954. Il se rétablit difficilement. Quant à la programmation de Closed
Vision de Marc'O au Cinéma d'Essai (avec Le Sang d'un poète), on lui fait des histoires pour la grande salle. «Par contre la petite salle est excellente et j'ai constaté que le même film avait un public attentif dans la petite salle et inattentif dans la grande. En ce qui concerne Le Sang d'un poète votre idée me semble bonne mais il faudrait que le film sorte non pas en vieille copie mais d'après une copie neuve. [...]
Je rechigne toujours à donner Le Sang d'un poète en France à cause de cette immense bêtise inculte dont vous avez aussi à souffrir»...
Partager