Lot n° 109

COCTEAU JEAN

Estimation : 600 - 800 EUR
Adjudication : Invendu
Description
MANUSCRIT autographe, Textes radio sur Yvonne de Bray, [1948]; 3 pages in-4 remplies au crayon, sur le faux-titre et les deux derniers feuillets d'un catalogue d'exposition (petit in-4 broché).
Brouillon d'un hommage à l'actrice Yvonne de Bray.
Il est écrit au crayon sur des pages du catalogue d'exposition du peintre et décorateur MAYO: Mayo. Préface de Jean-Louis Barrault.
Poème de Jacques Prévert (Paris, Galerie Dina Vierny. 1948; ex.
n° 53 sur vélin d'Arches). Au dos de la couverture, Cocteau a inscrit au stylo rouge: «Textes radio sur Yvonne de Bray».
Ces textes sur la comédienne Yvonne de BRAY (1876-1954) ont été rédigés à l'occasion de la sortie du film Les Parents terribles, en décembre 1948.
«On avait trop dit: Je m'en moque comme de l'an 40. En 1940, on ne se moquait plus. Pendant le début de la guerre, j'habitais un petit voilier contre une péniche où vivait Yvonne de Bray. J'étais son voisin et son hôte. Jean Marais était soldat dans le Nord. [...] Pour nous distraire de l'angoisse j'imaginai d'écrire une comédie où Yvonne de Bray jouerait le rôle d'une grande actrice (elle n'y aurait pas beaucoup de mal) [...] Christian Bérard habillerait et décorerait. Ainsi furent faites les choses. [...] Prétexte à remettre sur les planches une artiste égale à Réjane et qui traite tellement son génie par-dessous la jambe, qu'elle ne se montrerait jamais en public si on ne l'y contraignait pas. Je m'étais effacé le plus possible. Il ne s'agissait que de mettre en lumière une femme étonnante dont ses camarades se demandent par quels moyens secrets elle arrive à faire rire et à émouvoir. Évidemment il nous manque à la radio sa figure aussi bouleversante que celle de Madame Colette, cet oeil dont le bleu est plus vif que l'écarlate, mais il nous reste la plus belle voix du monde, chaude, veloutée, brisée, éraillée, forte, douce, et qui saute à pieds joints dans le coeur. J'estime que Madame Yvonne de Bray est la plus grande comédienne de notre temps»... Etc.
Partager