Lot n° 39

COCTEAU JEAN

Estimation : 10 000 - 15 000 EUR
Adjudication : 9 500 €
Description
MANUSCRIT autographe signé «Jean Cocteau», L'ange
Heurtebise, poème, 1925; 19 feuillets d'un album de dessin oblong in-fol. (23,5 x 32,5 cm), cartonnage de toile beige avec ruban de fermeture.
Seul manuscrit existant de ce poème magnifique et mystérieux.
L'Ange Heurtebise, après sa parution en mai-juin 1925 dans la revue
Les Feuilles Libres, a été publié chez Stock la même année, tiré à 355 exemplaires, avec un frontispice photographique de Man Ray. Il a été recueilli en 1927 dans Opéra.
Jean Cocteau aurait composé ce poème en sept jours, comme une «expulsion» de l'apparition de l'Ange Heurtebise qui le hantait depuis longtemps, liée à la figure disparue de Raymond Radiguet. «Dans mon oeuvre le poème L'Ange Heurtebise a l'importance des Demoiselles d'Avignon dans l'oeuvre de Picasso» (Le Passé défini, II, p. 255).
Le manuscrit est composé dans un album de dessin oblong (papier filigrané PM Fabriano). Il est resté inconnu des éditeurs des OEuvres poétiques complètes dans la Pléiade.
Sur la couverture toilée, Cocteau a calligraphié le titre au crayon bleu doublé d'encre noire: «L'ange Heurtebise/poème/1925»; il a ajouté à l'encre noire: «avec [un frontispice par l'auteur et biffé] une photographie de l'ange par Man Ray».
Grand dessin original à l'encre noire occupant toute la page de garde de papier chamois (23 x 32 cm), représentant l'ange Heurtebise volant au-dessus de Paris, avec le titre calligraphié. Ce dessin devait correspondre au projet de frontispice de l'auteur.
Sur la première page de l'album, Cocteau a tracé un nouveau titre, et dessiné la maquette de couverture, et un fragment de visage.
Chacune des 16 strophes du poème est inscrite sur une page, au recto du feuillet. La plupart ont été écrites au crayon de papier, et repassées à l'encre noire; certaines ont été ensuite corrigées à l'encre (2, 3, 9, 11, 15). Chaque strophe est numérotée de 1 à 15, la dernière étant intitulée Procès verbal.
La strophe 8 a été entièrement et soigneusement cancellée, et récrite à l'encre sur la page en regard.
Au verso de la strophe 12, on relève une esquisse de strophe au crayon rouge, presque effacée. La strophe 13, sur un feuillet volant, est copiée à l'encre.
À la suite du Procès verbal, Cocteau a dessiné un petit coeur à l'encre et inscrit dans un cartouche le mot FIN, avant de le rayer au crayon orange.
Sur la toute dernière page de l'album, après plusieurs feuillets vierges, on relève, au crayon gras, une variante de la strophe 13.
Provenance: collection Serge LIFAR (son tampon sur la 1ère page; vente Genève, 13 mars2002, n° 485).
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